Il y a un mois, une jeune française a franchi accidentellement la frontière avec les États-Unis lors de son jogging sur une plage canadienne. Grave erreur… qui lui a valu de passer deux semaines dans un centre de détention américain.
Elle se souviendra longtemps de la visite à sa mère, résidente au Canada. Cedella, 19 ans, a raconté à CBC (en anglais) son « incident » qui s’est produit le 21 mai dernier à White Rock (Colombie Britannique), ville frontalière du Washington State aux États-Unis...
Surprise par la marée montante alors qu’elle courait sur la plage, elle a du faire demi-tour et emprunter un chemin de terre (d’où elle a pris quelques photos du paysage comme une touriste lambda), avant de repartir. C’est alors que deux agents américains en charge de la surveillance de la frontière l’ont accusée d’être entrée illégalement aux États-Unis. « Je leur ai répondu que je ne l’avais pas fait exprès », a répliqué Cedella, affirmant au passage n’avoir vu aucun panneau signalant la frontière.
« J’ai eu la peur de ma vie »
« Au tout début, quand ils m’ont parlé, je me suis dit, bon ok, peut-être que j’ai passé la frontière, mais ils vont seulement me donner une amende et me dire de rentrer au Canada, ou m’engueuler un peu, mais je ne pensais pas qu’ils allaient me mettre en prison. J’ai eu la peur de ma vie », n’en revient-elle pas encore. Et pour cause.
Car la jeune fille, qui n’avait aucune pièce d’identité sur elle, a été transférée illico dans un centre de détention… à 200 kilomètres plus au sud de White Rock ! Une fois incarcérée, elle a pu enfin joindre sa mère (dont on peut imaginer l’angoisse suite à la disparition subite de sa fille) pour lui expliquer la situation ubuesque qu’elle vivait. Sa maman s’est alors immédiatement rendue sur place avec le passeport et le visa étudiant de sa fille.
Pas même un reçu pour récupérer son enfant !
Problème, ce dernier étant canadien, pour les autorités américaines, tous les documents devaient d’abord être vérifiés… par les autorités canadiennes. En attendant leur réponse, Cedella est donc restée détenue pendant deux semaines dans le « centre » avant de pouvoir rentrer au Canada.
Mais, dans son malheur, elle a quand même eu de la chance, Cedella… Toujours positiver… Et elle aura certainement une pensée pour les quelque 2.000 enfants de migrants plus ou moins joggers, séparés de leurs parents à la frontière entre le Mexique et les USA depuis le mois d’avril, et dont personne n’est capable de dire où ils ont été transférés…(ça rappelle des heures plus que sombres en Europe – et pas si lointaines – mais pas aux États-Unis…)
Juste une réflexion… Quand un délinquant est incarcéré, aux USA ou ailleurs… dans un pays dit « civilisé », l’administration pénitentiaire locale lui donne un reçu de ses «affaires personnelles» qu’il pourra récupérer à sa sortie de prison… Les migrants interceptés à la frontière n’ont même pas eu droit à un simple récépissé, un tout petit bout de papier, pour récupérer leurs enfants… Dans quel monde vivons-nous ?