Dans les anciens ateliers du site minier de Bois-du-Luc sont retracées, jusqu’au 30 novembre prochain, les quelques 150 années de cohabitation entre la ville et les Usines Gustave Boël/UGB (le nom du site depuis 1928).
La ville de La Louvière, qui ne porte officiellement ce titre de ville que depuis 1985 seulement, n’a été, jusqu’en 1869, qu’un hameau de la commune de Saint-Vaast.
Auto-proclamée « Capitale de la région du Centre », soit ce territoire mal défini et reconnu –jusqu’il y a très peu de temps !- entre Charleroi et Mons-Borinage, La Louvière est en réalité un pur produit de l’industrie qui l’a façonnée d’abord avec les Faïencerie Boch et ensuite, à partir de 1850, par la métallurgie puis la sidérurgie.
A partir de 1880, la famille Boël aux commandes n’aura de cesse de faire croître cette dernière activité qui, en 1930, se déploiera sur plus de 150 Ha à La Louvière !
C’est peu dire que la ville de La Louvière est une ville d’acier où, partout où l’on se trouve, des outils industriels, parfois à l’abandon, marquent le territoire.
Une aventure qui se poursuit encore aujourd’hui avec quelque 500 personnes occupées sous un actionnariat russo-wallon (NLMK), les Italiens de Duferco ayant repris, en 1999 et jusqu’en 2013, l’activité industrielle au très éphémères hollandais de Hooghovens.
Dans les anciens ateliers du site minier de Bois-du-Luc est retracé, jusqu’au 30 novembre prochain, les quelque 150 années de cohabitation entre la ville et les Usines Gustave Boël/UGB (le nom du site depuis 1928).
Pour retracer cette histoire urbano- industrielle particulièrement intriquée à La Louvière, l’exposition, très pédagogique mais nullement ennuyeuse, a retenu quatre angles d’attaque: un indispensable axe historique, un autre « humain » (avec des témoignages d’ouvriers sidérurgistes), un axe urbain (relation socio-spatiale entre l’usine et la ville) et enfin un axe « avenir » avec des réflexions sur la reconversion de gigantesques sites industriels (quasi) abandonnés.
Ainsi, Duferco est et reste propriétaire de pas moins de 84 Ha, aujourd’hui en jachère, aux abords immédiats de l’hyper-centre de La Louvière !
Signalons enfin, à l’occasion de cette expo-anniversaire, la publication d’un ouvrage remarquable « Boël, une usine dans la ville », dirigé par l’historien Thierry Delplancq, archiviste en chef de la ville de La Louvière.
Ce dernier, avec une équipe de chercheurs dédiée, a pu exploiter, pour la 1ère fois, des archives inédites sur les UGB récupérées par la ville grâce à une autorisation donnée en son temps par feu le Comte Pol Boël, ex-président et administrateur délégué très respecté des UGB.