La guerre que se livrent Booking et Airbnb connaît un nouvel épisode depuis le recrutement par le site de réservations hôtelières, en janvier dernier, d’Olivier Grémillon, jusque-là patron d’Airbnb en France.
Diplômé de l’Essec, titulaire d’un MBA de Harvard, ce baby face avait bossé huit ans dans les plus grands cabinets de conseil en France et aux États-Unis avant de se faire chasser sur Linkedin par un recruteur d’Airbnb, dont il a ouvert le premier bureau en France, le 1er février 2013.
Aujourd’hui, il passe à la concurrence en tant que vice-président de sa division « Home ». Il sera chargé de développer les activités de l’entreprise dans le secteur des maisons et appartements, en travaillant avec des propriétaires dans 220 pays à travers le monde. Un signe que Booking.com ne négligera rien pour être le numéro Un du tourisme mondial.
Objectif : une offre de bout-en-bout
Car si Booking a commencé ses activités comme site de réservation d’hôtels, il s’est peu à peu ouvert à tous les types d’hébergements. « Nous travaillons sur tous les segments du voyage, assure Olivier Grémillon, notre vision, c’est de développer une offre de bout-en-bout pour les voyageurs ».
Booking mène en effet des tests sur la réservation de vols, les transferts depuis l’aéroport, les expériences, les recommandations de restaurants, etc. en solo ou avec des marques de la maison Booking Holdings ou via des partenariats. Il a ainsi récemment acquis FareHarbor, une start-up spécialisée dans les activités.
Booking revendique 28 millions d’unités de logements car, aux 23 millions de chambres d’hôtels et autres motels, s’ajoutent 5 millions d’appartements et de maisons — en agrégeant, il est vrai, un nombre important d’annonces de professionnels, quand Airbnb ne revendiquerait « que » 4,85 millions de locations saisonnières.
Hôtel ou appart ?
S’il faut en croire Olivier Grémillon, « la plupart des clients ne savent pas s’ils veulent un hôtel ou un appartement quand ils démarrent leurs recherches sur une destination. Avoir une plate-forme qui propose les deux, c’est ce que veut le voyageur ».
Booking.com comme Airbnb investissent désormais toutes les types de logements. Avec des modèles différents : Booking facture une commission de 15% à l’hébergeur. Airbnb, lui, ne demande que 3%, mais facture aussi 6 à 12%, et même jusqu’à 20% de « frais de service » au voyageur. Booking, lui, mettra tous les frais du côté du partenaire.
Un acteur de trop
Et Google, dans tout ça ? Le géant de Mountain View, qui a investi tous azimuts des milliards dans l’achat de sociétés impliquées dans l’industrie du tourisme, est resté ces derniers temps étrangement silencieux.
A côté des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple), qui se partagent le monde de l’e-commerce, il y a aussi, osons l’acronyme, les BETA (Booking, Expedia, TripAdvisor et Airbnb) qui se partagent le (juteux) marché des seules réservations de voyage, où il y aurait — au moins — un acteur de trop.
(Source : L’Echo touristique)