Les bateaux de croisière ont annulé leur escale à Honolulu en raison de l’éruption du volcan Kilauea. Plus grave, nombre de chambres resteront vides dans les hôtels cet été malgré une baisse significative des prix.
Coup dur pour les professionnels
Les hôteliers et guides touristiques, qui dépendent des 2 millions de visiteurs annuels, risquent de se retrouver sans revenus pour les mois à venir. Les autorités touristiques ont annoncé que les réservations d’hôtel pour cet été ont chuté de près de 50% depuis l’éruption du volcan et l’émanation de gaz toxiques le 3 mai dernier.
La seule fermeture du parc national, attraction numéro 1, coûte déjà $166 millions. La perte de revenus générés atteint les $222 millions, tandis que près de 2.000 emplois sont indirectement menacés.
Le tourisme sur la « Big Island » est en effet et de loin le plus grand employeur, responsable de plus de 30% des emplois du secteur privé en 2017, d’après l’OT de Hawaii.
Menacés par la lave
Le volcan, lui, ne semble montrer aucun signe d’amélioration. Les géologues estiment que le cycle d’éruption actuel est l’un des pires du siècle. En 1955, une série d’éruptions du volcan Kilauea avait duré 88 jours. De quoi effrayer les visiteurs potentiels…
Bien que les flux de lave se limitent à une quinzaine de kilomètres carrés dans le sud-ouest du district de Puna, le volcan menace l’ensemble de l’île en raison de l’émanation de gaz toxiques et la chute de pierres. Mais passé une certaine distance, les risques sont inexistants. L’hôtel familial Uncle Billy’s Kona Bay Hotel est situé à 193km des flux de lave, mais malgré la distance, les réservations pour cet été ont diminué de 40%.
Peur irrationnelle ?
À l’image du virus ebola qui avait fait fuir les touristes de l’Afrique, y compris des pays africains plus éloignés de la zone affectée que ne l’était la Grèce, les explications scientifiques ne suffisent pas à rassurer les touristes.
« Nous ne sommes pas affectés par l’éruption du volcan. Nous avons un peu de brume, mais pas plus que d’habitude », explique cet hôtelier selon qui le volcan est en éruption quasi permanente depuis 1983. Son hôtel offre 30% de réduction afin d’attirer les visiteurs plus aventureux.
Norwegian Cruise Line a annulé ses escales sur la « Big Island » en raison des conditions climatiques, tandis que Royal Carribean Cruises s’arrête à un port un peu plus éloigné à Hilo, la plus grande ville de l’île, située à environ 32km du volcan tout de même.
Rob Guzman et son mari Bob Kirk ont dû abandonner leur maison d’hôte, située à 10km des flux de lave, principalement en raison des nuages toxiques et du risque de voir les routes coupées. Ils ont perdu la moitié de leurs revenus et de nombreux autres professionnels risquent de se retrouver dans la même situation pour une durée indéfinie.