Après plusieurs années de procédure, Airbnb a été condamnée à transmettre les données de ses clients au ministère espagnol des Finances. Mais ce n’est pas tout.
Cette obligation, qui vise évidemment à identifier les propriétaires peu soucieux de déclarer au fisc les revenus qu’ils tirent de la location de leurs biens via Airbnb et autres, entrait en vigueur immédiatement, soit dès le 25 mai. Mais à Palma de Mallorca, capitale des Baléares, par exemple, y aura-t-il encore des clients Airbnb ?
Car la ville vient d’interdire purement et simplement la location d’appartements à des fins touristiques dans des bâtiments où se trouvent plusieurs appartements multifamiliaux (edificios plurifamiliares). Cette règle n’est cependant pas d’application dans des zones telles que les zones rurales, les zones industrielles ou contiguës à l’aéroport — mais quel touriste irait louer un appartement dans de tels quartiers ?
Il ne reste par conséquent plus guère de place pour les locations à Palma via la plateforme prétendument collaborative.
Cette décision intervient au moment où le réseau SET (villes du Sud de l’Europe face au Tourisme de masse) veut promouvoir actions de protestations et moyens de pression communs afin de « poser des limites à l’industrie touristique », voire viser sa décroissance.
Palma de Mallorca fait partie de ce réseau, à côté d’une dizaine de villes espagnoles, dont Barcelone et Madrid, et de la région espagnole des Iles Canaries, mais aussi Lisbonne, Venise et la République de Malte, ses promoteurs n’écartant pas l’idée de l’élargir à d’autres villes et régions européennes.
Au moins, la décision de Palma s’inscrit-elle dans la lutte contre le tourisme de beuverie, le tapage nocturne et autres nuisances générées par les locataires airbnbisés. Quelle sera la prochaine ville à en faire autant ?