Le Conseil exécutif de l’UNESCO a approuvé aujourd’hui la désignation de 13 nouveaux géoparcs, des sites qui témoignent de la diversité géologique de la planète. La Belgique est distinguée… Le Réseau mondial compte désormais 140 géoparcs mondiaux UNESCO répartis dans 38 pays.
Les 13 nouveaux sites sont :
Trois des éléments caractéristiques du géoparc mondial UNESCO Famenne-Ardenne sont clairement visibles dans le paysage : au Nord, la Famenne, une vaste dépression sur substrat schisteux ; au Sud, les Ardennes, qui forment un grand plateau principalement constitué de grès ; et entre les deux, la Calestienne, dont la roche calcaire est riche en phénomènes karstiques. Formation emblématique de la région, le karst et son évolution géologique – avec ses pertes et résurgences de cours d’eau, ses dolines et ses grottes exceptionnelles – ont contribué à forger l’activité humaine partout présente dans le géoparc. De plus, l’eau calcaire est essentielle au brassage de la Rochefort, bière trappiste bien connue et typique de la région.
Le géoparc mondial UNESCO de Percé (Canada) se situe au cœur des Appalaches, longue chaîne de montagnes de l’Est de l’Amérique du Nord. La formation des montagnes de la région ainsi que les événements magmatiques et tectoniques qui s’y sont produits sont liés à l’ouverture de l’océan Atlantique pendant le Jurassique et le Crétacé (il y a quelque 150 millions d’années). Au cours des 20 000 dernières années – dernière période glaciaire –, le secteur québécois des Appalaches a été soumis à l’action érosive d’éléments glaciaires qui a façonné son paysage actuel. Ce territoire abrite nombre d’écosystèmes à la faune et à la flore variées. Les activités économiques de Percé sont principalement axées sur le tourisme, la pêche et la sylviculture.
Le géoparc mondial UNESCO Huanggang Dabieshan se situe dans la province du Hubei, dans l’Est chinois. Il raconte l’évolution géologique de la région, en particulier la collision des plaques tectoniques du Nord de la Chine et du Yangtsé. Le bouclier continental le plus ancien de la chaîne de montagnes formée par cette collision se compose d’un assemblage de gneiss grenatifère à biotite et de ceinture de roches vertes (groupe Muzidian). Ces roches, formées sous haute pression et à des températures élevées, datent de plus de 2,8 milliards d’années. La diversité biologique de la région en fait l’un des sept réservoirs génétiques les plus importants de Chine.
Le géoparc mondial UNESCO Gangwushan-Nuoshuihe se trouve à Bazhong, dans la province du Sichuan. Situé à la convergence de la marge méridionale de la ceinture orogénique de Chine centrale (monts Qinling) et de la plaque du Yangtsé, il présente divers paysages naturels, comme des formations karstiques et tectoniques, des cascades et des étangs. En raison de sa situation dans la zone de transition entre les formations karstiques méridionales et septentrionales, ce site joue un rôle important dans l’interprétation de l’évolution géologique des bassins alentour. L’illustre route de Micang, construite il y a environ 2 000 ans pour relier la province du Shaanxi et celle du Sichuan, serpente à travers ce paysage, où subsiste la trace de différentes cultures et que plusieurs dynasties ont aussi marqué de leur empreinte culturelle.
Conca de Tremp Montsec, Espagne
Le géoparc mondial UNESCO Conca de Tremp Montsec se situe dans le Nord-Est de l’Espagne, près des frontières avec la France et la Principauté d’Andorre. Il se caractérise par un ensemble de chaînes de montagnes et de bassins orientés Est-Ouest, déterminé par les nappes de charriage qui forment le versant Sud des Pyrénées centrales. Son profil géologique couvre une période remontant à quelque 550 millions d’années. Les versants Sud des Pyrénées présentent un patrimoine naturel d’une telle richesse que celui-ci est considéré dans le monde entier comme un laboratoire naturel de sédimentologie, de tectonique, de géodynamique externe, de paléontologie, de gisements de minerai et de science du sol. La région illustre très largement l’évolution de la vie sur Terre et abrite des sites fossilifères – qu’il s’agisse de vertébrés, d’invertébrés ou encore de plantes – allant du Permien au Paléogène.
Le géoparc mondial UNESCO Beaujolais se situe dans une région française connue dans le monde entier pour ses douze appellations viticoles d’origine contrôlée. Mais le Pays Beaujolais recèle également de remarquables trésors géologiques et culturels. Sa géologie complexe, qui s’est formée il y a plus de 500 millions d’années, est à l’origine de la diversité de ses paysages, de ses habitats naturels et de ses pierres de construction utilisées dans l’architecture locale. Aujourd’hui encore, le patrimoine et l’histoire géologiques du Beaujolais continuent d’influencer la vie et la culture de ses habitants.
Ciletuh-Palabuhanratu, Indonésie
Le géoparc mondial UNESCO Ciletuh-Palabuhanratu se situe dans la province de Java-Ouest. Il doit son nom au cours d’eau Ciletuh ainsi qu’à Palabuhanratu (« le port de la reine »), qui fait référence à la légende de la Reine du Sud, autrefois considérée comme la protectrice de la région. Les roches les plus anciennes du géoparc se sont formées par un phénomène de subduction entre les plaques tectoniques eurasienne et indo-australienne (océan Indien). Actuellement, trois communautés villageoises y perpétuent leurs traditions Kasepuhan ancestrales, notamment l’agriculture et la riziculture inondée (appelée « tatanen »).
L’île de Lombok, entre Bali et Sumbawa, fait partie des Petites îles de la Sonde. Presque circulaire, elle se termine par une péninsule de 70 kilomètres en forme de petite queue. Sa géologie est dominée par des roches volcaniques calco-alcalines du Quaternaire qui couvrent des roches sédimentaires clastiques du Néogène, des roches volcaniques de l’Oligo-Miocène et des roches intrusives ignées du Paléogène. Le complexe volcanique est né de la subduction de la plaque tectonique de l’océan Indien sous la bordure de la plaque du Sud-Est asiatique. Le peuple Sasak de Lombok est un groupe multiethnique et multiculturel riche d’un patrimoine culturel varié, comme en témoigne la présence de temples et d’une ancienne mosquée dans son architecture.
Le géoparc mondial UNESCO de la péninsule d’Izu se trouve dans le Sud-Est de l’île de Honshu. Il s’agit d’un site hors du commun, car il constitue le point de rencontre de deux arcs volcaniques actifs et est marqué par divers phénomènes de collision de plaques tectoniques qui se poursuivent encore aujourd’hui. L’activité volcanique ininterrompue que connaît le site depuis 20 millions d’années est unique au monde, tandis que son activité géothermique a donné naissance à quelques-unes des sources d’eaux chaudes les plus réputées du Japon. Les nombreuses catastrophes naturelles dont Izu a été le théâtre – éruptions volcaniques, séismes et tsunamis – ont contribué au développement de croyances, amenant les communautés locales à vénérer des divinités censées dominer les forces naturelles et à construire plus de 90 sanctuaires, disséminés dans l’ensemble du géoparc.
Mudeungsan Area, République de Corée
Au centre du géoparc mondial UNESCO Mudeungsan s’élève le mont Mudeung, qui domine la ville de Gwangju. La montagne occupe depuis longtemps une place importante dans la spiritualité des habitants de Jeolla du Sud (dans l’ancienne province de Jeolla, ou Honam), qui considèrent les sommets comme des autels dédiés au culte des objets célestes. L’héritage géologique du site comprend un vaste assemblage polygonal de colonnes en tuf – qui témoigne d’au moins trois phases d’activité volcanique du Crétacé –, mais aussi de grandes formations d’origine périglaciaire, des environnements microclimatiques inhabituels, des empreintes et des pistes de dinosaures, ainsi que d’autres éléments géologiques et géomorphologiques.
Ngorongoro-Lengaï, République-Unie de Tanzanie
L’un des atouts du géoparc mondial UNESCO Ngorongoro-Lengaï est le cratère du Ngorongoro, où des espèces sauvages très variées telles que des éléphants, des rhinocéros noirs, des lions, des gazelles et d’autres grands mammifères cohabitent avec l’homme. Le site abrite également l’Ol Doinyo Lengaï, qui signifie « montagne de Dieu » ou « montagne sacrée » en langue maa. Celui-ci se dresse à l’extrémité Nord du massif volcanique du Ngorongoro, dont il est le stratovolcan le plus jeune et le plus actif (2 962 mètres). C’est aussi le seul volcan à émettre des laves composées de natrocarbonatites pratiquement exemptes de silice. Le géoparc englobe également les gorges d’Olduvai, site paléoanthropologique le plus important au monde. Ces gorges présentent des formations volcaniques du Pliocène qui livrent une image d’une richesse incomparable des environnements passés, avec notamment des fossiles d’hominidés, des artefacts datant du milieu et de la fin de l’âge de pierre, ainsi qu’une grande variété de fossiles d’animaux.
Le géoparc mondial UNESCO de Satun est réputé pour être un havre de paix d’une grande beauté naturelle. De nombreux groupes et cultures y cohabitent en harmonie, parmi lesquels des bouddhistes, des musulmans, des chrétiens, ainsi que des minorités comme les Semang, les Mani ou encore les Urak Lawoi’ (Chao le en thaï). Le site doit sa renommée à une abondance et une grande diversité de fossiles paléozoïques, et notamment à une séquence remarquable de trilobites, brachiopodes, stromatolithes, conodontes, graptolites, tentaculites et nautiloïdes. Les activités économiques des habitants reposent principalement sur l’agriculture, la pêche, le tourisme et les petites entreprises locales.
Le géoparc mondial UNESCO Cao Bang se situe dans une région montagneuse du Nord-Est du Viet Nam. Il est traversé par une faille active et profonde, connue sous le nom de Cao Bang-Tien Yen, qui le divise en deux parties géologiques bien distinctes. Tandis que la partie est du site est composée de calcaires paléozoïques, la partie Ouest se caractérise par ses roches sédimentaires, ses basaltes en coussins, ses intrusions ultramafiques et granitiques riches en minéraux et ses altérations hydrothermales. La majorité de sa population appartient à neuf groupes ethniques présentant des identités culturelles et des traditions d’une grande richesse et diversité.
Les géoparcs mondiaux UNESCO sont des territoires qui s’appuient sur des initiatives locales pour promouvoir le développement durable, notamment grâce au tourisme. Ils jouent un rôle dans le suivi et la sensibilisation au changement climatique et aux catastrophes naturelles. Ils aident aussi à élaborer des stratégies d’atténuation des effets des catastrophes.
L’attribution de ce label par l’UNESCO permet aux sites désignés et aux populations locales qui y vivent de mettre en valeur leur patrimoine géologique et humain et de renforcer les activités de sensibilisation à ce patrimoine. Elle leur permet aussi de partager expériences et bonnes pratiques avec d’autres sites dans le cadre du Réseau mondial des géoparcs.
Plus d’information :