Généralement, quand une entreprise affiche de bons résultats financiers, il faut s’en réjouir. C’est la preuve que la stratégie de ses dirigeants est la bonne et que cette entreprise va continuer à engager des personnes et jouer son rôle social dans l’économie. Mais que faut-il penser quand ce sont les banques américaines qui affichent toutes des résultats extraordinaires ?
La question mérite au moins d’être posée, car la crise des subprimes, celle qui a démarré en 2008, a démarré suite à de mauvaises pratiques des banques américaines. Eh bien, il faut croire que dix ans après, tout est rentré dans l’ordre pour les banques US. En réalité, c’est même encore mieux que cela, ces banques sont même au top de leur forme. Il n’y a qu’à regarder leur capitalisation boursière: JP Morgan pèse 380 milliards de dollars, Bank of America, 300 milliards, Citigroup, 180 milliards et ainsi de suite. Alors qu’elles étaient KO, il y a dix ans à peine, les banques américaines dominent aujourd’hui la finance mondiale.
« Les banques américaines, à l’origine de la crise, ont plus de libertés et sont plus grosses que par le passé ! »
C’est quelque part injuste, car les banques européennes ont été les victimes des banques américaines qui leur ont refilé des produits financiers toxiques. Dix ans après, elles bénéficient à fond des baisses d’impôts mises en place par Donald Trump. Et comme si cela ne suffisait pas, les banques américaines ont vu leur réglementation être assouplie par le même Donald Trump.
En gros, ces banques sont libres de faire ce qu’elles veulent, comme par le passé. Sachant qu’en Europe, les banques sont davantage réglementées qu’avant la crise, on se pince les yeux pour y croire. Les banques américaines, qui sont à l’origine de la crise actuelle, ont plus de libertés et sont plus grosses que par le passé ! Et les banques européennes sont entravées dans leurs mouvements alors que la grande majorité d’entre elles ont été les victimes aveugles (et parfois consentantes) de produits toxiques concoctés aux États-Unis.
Certains commentateurs financiers se posent donc la question de savoir si, dix ans après, nous ne sommes pas en train de préparer un nouveau cocktail explosif avec des banques américaines trop grandes pour faire faillite. Autrement dit, des banques qui en cas de pépin seront de nouveau considérées comme trop grandes pour les laisser faire faillite, même si elles ont dérapé ici ou là. À croire que les financiers américains sont comme les poissons rouges, ils n’ont aucune mémoire !