Le tourisme marocain se porte bien. Il a franchi en 2017, et pour la première fois, la barre des 11 millions de touristes (11,35), un chiffre en progression de 10% par rapport à 2016.
Le Maroc peut ainsi se féliciter d’une année qualifiée d’« exceptionnelle » par le ministère du Tourisme, après plusieurs années de stagnation, voire de régression, suite aux attentats perpétrés au Maghreb.
Les plus fortes croissances ont été enregistrées à Fès, Ouarzazate, Tanger et, sans surprise, à Marrakech. Le volume des nuitées a augmenté de 15% pour un taux d’occupation de 43%, soit trois points de plus qu’en 2016.
Les recettes touristiques en devises ont atteint 6,16 milliards d’euros, contre 5,67 milliards l’année précédente.
Les principaux marchés émetteurs sont en hausse : la France, mais aussi l’Espagne et l’Allemagne. C’est aussi le cas de la Belgique (+9 %) et des Pays-Bas (+ 13 %).
Le tourisme marocain a notamment bénéficié d’un renforcement des liaisons aériennes, avec de nouvelles lignes vers l’Europe lancées par des compagnies low cost.
La « promotion » n’y est pour rien
Ces bons résultats ne sont pourtant pas dus à un quelconque effort promotionnel. Après les élections législatives du 7 octobre 2016, remportées par le parti islamiste, déjà au pouvoir, le pays est resté cinq mois sans gouvernement, et donc sans budget, et jusqu’il y a peu, l’administration du Tourisme, sans responsable.
Il en est allé de même dans les représentations à l’étranger, qui font avec les moyens du bord… Ainsi, le Maroc n’était même pas présent au dernier Salon des Vacances de Bruxelles…
A quoi servent encore les ONTs ?
Peut-on en conclure que les Offices Nationaux de Tourisme ne servent désormais plus à rien ? Car le Portugal aussi, pour ne citer qu’un autre exemple, fait le plein de touristes, notamment belges, sans le moindre centime de budget.
D’autant que les clients préparent de plus en plus leurs voyages sur Internet, et continuent à rechercher les meilleurs prix dans l’offre des tour-opérateurs.
Le rôle des ONTs reste de négocier avec ceux-ci en tentant, à travers leurs administrations respectives, de convaincre les hôteliers locaux d’adapter leurs offres aux exigences des grands TOs. Point barre. C’est une autre mutation qui est en cours, même si on en parle moins.