L’Europe représente 16 % de tous les voyages des touristes chinois à l’étranger. Et étonnamment, c’est la Suisse qui draine une bonne partie de cette clientèle : certes elle ne peut pas rivaliser avec la France, mais elle s’en sort mieux par exemple que la Grande-Bretagne ou l’Allemagne, vient de révéler la semaine dernière un communiqué du centre de recherche pour le tourisme et le transport de l’Université de St-Gall, qui se base sur un sondage réalisé en Chine.

L’étude souligne toutefois que les touristes chinois, lorsqu’ils hésitent entre deux continents, penchent de moins en moins pour l’Europe. Selon les auteurs de l’enquête, les difficultés pour obtenir un visa Schengen constituent un handicap pour l’Europe.

Le fait que les Chinois aient moins de famille et d’amis en Europe, par rapport à l’Amérique du Nord et l’Océanie, porte aussi préjudice au Vieux Continent. Pour les 26 pays de la zone Schengen notamment , un seul visa suffit pour les touristes chinois, mais ils doivent s’adresser au pays qui constitue la destination principale ou le point d’entrée de leur voyage en Europe.

La Chine sera elle-même « plus souple dans l’attribution de visas, et les Européens pourront rester à Pékin et Shanghai 144 heures (donc 6 jours) sans visa« , promet Pékin.

La France en tête

La France figure en première place dans les destinations européennes où les Chinois veulent se rendre (61 %), suivie de l’Allemagne (37 %) et de l’Italie (28 %). Mais les routes chinoises ont évolué ces dernières années avec un boom de l’Europe de l’Est, tant en raison des visas, du développement de vols à bon prix que des attaques ayant frappé la France ou l’Allemagne.

L’étude note encore que les Chinois se déplacent de plus en plus de manière indépendante à l’étranger. De quoi remettre en question l’image d’un type de touristes optant systématiquement pour des voyages organisés, souligne l’Université de St-Gall.

La durée moyenne d’un voyage en Europe se monte à environ huit jours pour les Chinois, avec deux à trois escales différentes. Un séjour durant lequel ils dépensent en moyenne 280 € par jour. Les achats dédiés au shopping s’élèvent à 1.103 € par voyage, dont la moitié est consacrée à des cadeaux.

L’année du tourisme Union européenne-Chine a été lancée vendredi à Venise, en Italie.

Un lieu qui n’a pas été choisi au hasard, puisque la cité des doges est un des symboles de la route de la soie et la ville natale de Marco Polo.

La Chine est le premier pays sur la planète en ce qui concerne le tourisme à l’étranger, avec 129 millions de voyageurs, soit un cinquième du total mondial, et 261 milliards de dollars dépensés, contre 123 milliards pour les Etats-Unis.

Et l’Europe espère bien continuer à profiter de cette manne.

En 2017, 12,4 millions de Chinois ont voyagé en Europe (+17,5 % sur un an), selon l’ETC (European Travel Commission), et ils devraient être 20,8 millions dans cinq ans, estime l’Académie chinoise du tourisme (CTA).

« Il y a quelques années, les Chinois venaient en Europe uniquement pour faire du shopping. Maintenant, ils veulent davantage connaître la culture, la nature… », explique le président de la CTA, le professeur Dai Bin.

Festivals, cours de cuisine… « Ils veulent vivre des expériences personnelles et aller dans des endroits où ils ne voient pas de Chinois« , confirme le directeur exécutif de l’ETC, Eduardo Santander.

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