Selon le Financial Times, la guerre entre les États-Unis et la Corée du Nord n’aura (probablement) pas lieu. Si cela est vrai, 2018 sera l’année de la négociation plutôt que d’une guerre dont personne ne connaît l’issue.
Et si nous commencions cette année sur une bonne nouvelle pour changer ? Grâce à une enquête approfondie du Financial Times, la bible des hommes d’affaires du monde entier, j’ai appris qu’une guerre entre les Etats-Unis et la Corée du Nord n’aura pas lieu ou, soyons prudents, probablement pas lieu.
Pourtant, les escalades verbales entre Donald Trump et le dictateur nord-coréen durant toute l’année 2017 auraient pu faire craindre le pire. D’autres magazines comme Newsweek jouent d’ailleurs sur cette peur et n’ont pas hésité à mettre dernièrement Poutine en couverture pour dire qu’il se préparait à la 3ème guerre mondiale. Comme message d’espoir pour la nouvelle année, il y avait mieux comme scénario. Mais ça fait vendre du papier. D’où ma question : pourquoi le Financial Times, qui est le journal économique le plus sérieux au monde, ne croit pas à une guerre nucléaire ou conventionnelle avec la Corée du Nord ?
« 2018 sera l’année de la négociation plutôt que d’une guerre dont personne ne connaît l’issue »
Pour arriver à cette conclusion, le quotidien britannique a interrogé des tas d’experts qui arrivent tous à la même conclusion : avant d’attaquer la Corée du Nord, les États-Unis et ses alliés devraient se livrer à des préparatifs militaires et logistiques assez complexes et qui rendent cette attaque très peu probable.
Premier point à régler : les 200.000 Américains qui vivent en Corée du Sud auxquels il faut encore ajouter 50.000 Américains vivant au Japon. Avant d’attaquer la Corée du Nord, les Etats-Unis devraient évacuer leurs ressortissants, mais cela provoquerait une opération logistique de grande ampleur qui ne passerait pas inaperçue et qui pourrait pousser la Corée du Nord à attaquer préventivement.
Par ailleurs, un autre expert, militaire retraité des forces armées américaines, indique au Financial Times qu’une telle attaque des Etats-Unis nécessiterait d’avoir 700.000 soldats américains, 160 navires, 1600 avions et de 2.7 millions de réservistes sud-coréens. Là encore, difficile de mobiliser ce matériel et ce beau monde sans susciter une réaction de la Corée du Nord.
Ce même expert pointe du doigt une autre difficulté : même si Donald Trump sait exactement où se trouve l’arsenal nucléaire nord-coréen, la seule manière de le détruire sans se faire repérer serait d’utiliser l’arme nucléaire en premier. Après Hiroshima et Nagasaki, les États-Unis enverraient donc un message désastreux au monde entier, car ils seraient les premiers à utiliser l’arme nucléaire, non pas pour se défendre, mais pour des raisons coercitives. C’est humainement et diplomatiquement invendable.
Si tout cela est vrai, 2018 sera plutôt l’année de la négociation plutôt que d’une guerre dont personne ne connaît l’issue. Voilà au moins une bonne nouvelle à quelques jours du Nouvel An !