Le deuxième monument le plus visité de France ne serait vraiment pas à la hauteur de sa renommée mondiale selon la Cour régionale des comptes (CRC) et le Conseil économique et social régional de Normandie (Ceser).
« Des navettes surchargées », « des axes routiers régulièrement encombrées » et plus grave, « une qualité des prestations offertes par les commerçants (restaurants, hébergements, boutiques de souvenirs, musées privés) fréquemment décriée »… Le deuxième monument en terme de fréquentation avec près de 2,5 millions de touristes chaque année, vient de se faire allumer dans deux rapports.
« Un touriste venant, le but était qu’il reparte le plus vite possible pour être remplacé par un autre »
Le Ceser dénonce « Une série de dysfonctionnements et de problèmes (qui) ressort de manière récurrente au sujet de l’accueil touristique » sur ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Si « des pistes d’amélioration » sont en cours d’étude, « il apparaît que la qualité de la prestation offerte n’est pas à la hauteur de la renommée mondiale du site », résume l’organisme à l’AFP.
Et de dénoncer également « une politique du tourniquet : un touriste venant, le but était qu’il reparte le plus vite possible pour être remplacé par un autre. Il faut une politique de fidélisation », explique le Ceser. Fait aggravant, « C’est un site qui a totalement oublié qu’il y avait des territoires environnants et qui n’a pas véritablement pris en compte la clientèle touristique de proximité ».
Il semblerait que beaucoup de difficultés proviennent de l’entreprise privée Transdev à qui les collectivités locales ont confié en 2009 la gestion des navettes menant de la côte au mont à. « Un choix peu judicieux », a estimé une mission interministérielle, précisant que ces navettes sont déficitaires… Gratuites, elles sont souvent saturées aux heures de pointe. Sans abris pour se protéger des aléas de la météo, les chanceux qui ont pu prendre place à bord ont encore 500 mètres à parcourir en terrain découvert pour enfin entrer dans les murs. Le Mont Saint-Michel, ça se mérite. Mais quels souvenirs les touristes en garderont-ils ?