En tant que client de supermarché, on recherche souvent la meilleure qualité au meilleur prix, le meilleur des deux mondes. Mais ce dont on ne se rend pas compte, c’est que cette exigence est à l’origine de tensions quasi quotidiennes entre les enseignes et leurs fournisseurs.
On l’a encore constaté dans le bras de fer qui a lieu en ce moment entre la firme américaine Pepsico et le distributeur à bas prix Colruyt. Si vous êtes un habitué de Colruyt et que vous voulez trouver certains produits comme du jus de fruits Tropicana ou du Pepsi au goût citron, vous serez déçu, car ils sont absents des rayons.
Ce n’est pas une rupture de stock, mais le résultat d’un conflit entre le distributeur et la firme américaine qui a retiré des rayons 29 de ses produits ! La direction de Colruyt a reconnu auprès de mes confrères du journal L’Écho que des discussions étaient en cours, mais qu’elle est incapable de dire quand ces produits seront à nouveau en rayon.
« Face à une multinationale comme Pepsi, le bras de fer peut durer longtemps »
Il faut dire que ce genre de tensions entre fournisseurs et distributeurs sont hélas monnaie courante. Lorsque le fournisseur est un producteur local et de petite taille, c’est généralement lui qui craque et qui finit par accepter les conditions du supermarché. Mais quand c’est une multinationale comme Pepsi, le bras de fer peut durer longtemps.
Mais au fait, pourquoi ce bras de fer ? La réponse est à trouver du côté du concurrent Delhaize. Depuis que l’enseigne au lion a été reprise par les Néerlandais d’Ahold, il y a une forte pression qui s’exerce sur les fournisseurs pour qu’ils baissent encore plus leurs prix. L’idée est de regonfler la marge de Delhaize et de proposer des prix plus bas afin, évidemment, d’attirer les clients qui partent chez les concurrents comme Aldi, Lidl ou Colruyt.
Comme Colruyt souhaite rester le leader du marché, notamment avec sa promesse d’offrir les meilleurs prix, le distributeur de Halle n’a pas d’autre choix que de comprimer lui aussi ses prix et donc de mettre la pression sur ses fournisseurs. D’où le bras de fer actuel avec Pepsico.
Généralement, les deux parties en sortent perdantes, précise le journal L’Écho. Les clients qui sont fidèles à une marque vont faire leurs courses ailleurs, tandis qu’une partie de la clientèle reste fidèle au magasin et se tourne vers un autre produit. C’est ce qu’on appelle un combat perdant-perdant !