C’est (bientôt) la fin de la clause de « parité étroite » qui interdisait aux hôtels de louer leurs chambres moins cher que sur Booking et autres agences en ligne. Les hôteliers respirent.
Denis Ducarme (MR), ministre des Classes Moyennes, et Kris Peeters (CD&V), ministre de l’Economie, ont présenté hier jeudi au Conseil des ministres un projet de loi qui fixera un cadre légal à la liberté tarifaire dans les contrats conclus entre des plateformes de réservation en ligne telles que Booking.com ou Expedia et le secteur Horeca.
Ce projet de loi doit revoir la clause de « la parité étroite » présente dans de nombreux contrats, qui interdit aux exploitants d’hôtels d’afficher sur leur site internet des tarifs inférieurs à ceux qui figurent sur les sites des centrales de réservation en ligne.
Vers une concurrence plus saine
Pour les quatre fédérations hôtelières du pays, les avantages dont bénéficient les sites de réservations tels que Booking.com s’apparentaient à de la concurrence déloyale. Cette loi permettra d’assurer une saine concurrence dans ce secteur au bénéfice à la fois des hôteliers et des consommateurs.
Notons qu’il a déjà été mis un terme à l’abus de position dominante de ces plateformes en France, en Italie et en Allemagne.
Les agences en ligne contestent
Si les hôteliers se réjouissent, ce n’est évidemment pas le cas de Christoph Klenner, secrétaire général de la Fédération des plateformes de réservation en ligne : « Cette loi, estime-t-il, profitera surtout aux grandes chaînes hôtelières. En freinant les plateformes de réservation indépendantes, elles pourront plus facilement accroître leur part de marché au détriment des petits hôtels indépendants, qui risquent de devoir débourser plus d’argent pour conserver leur visibilité actuelle sur Internet », ce qui n’est pas faux.
Les agences en ligne justifient le montant de la commission qu’elles perçoivent, parfois monstrueuses, par la prestation de services et la visibilité qu’elles offrent.
Selon sa Fédération, les trois quarts des chambres d’hôtel seraient réservées par un autre biais que les plateformes de réservation, dont un tiers via les sites web des hôtels, surtout ceux des grandes chaînes.
Source : L’Echo