Après le spectaculaire redressement de la banque, Belfius est aujourd’hui prête pour être cotée en Bourse, comme les autres banques.
Souvenez-vous, l’État avait racheté la banque pour 4 milliards d’euros, et aujourd’hui, elle est évaluée entre 7 et 9 milliards. Même si ce n’est qu’une partie du capital de Belfius qui sera coté en Bourse en 2018, l’État va réaliser une belle plus-value à l’occasion de cette privatisation partielle. Tant mieux aussi pour les contribuables belges qui ont contribué à sauver la banque et qui se voient ainsi rémunérés indirectement.
Mais si tout le monde, ou presque, se réjouit de cette opération, le journal L’Echo a raison de s’étonner que d’autres ne suivent pas le même chemin que la direction de Belfius. Prenons, par exemple, le cas de la Sonaca, l’un des fleurons de l’industrie wallonne. Cette entreprise est détenue à 97% par la Région, or depuis quelques semaines, on parle d’une privatisation partielle. Et au profit de qui ?
D’un ou deux groupes wallons bien connus, c’est en tout cas ce que la presse indique. Ces groupes sont bien entendu très respectables, mais la question qui nous occupe est simple: pourquoi pas une introduction en Bourse comme pour Belfius ? Les citoyens belges et wallons en particulier pourraient ainsi – eux aussi – profiter des efforts réalisés par le passé par leur Région, et donc via leurs impôts !
« Le gouvernement actuel fait tout pour dégoûter les Belges d’acheter des actions »
Même scénario pour l’aéroport de Charleroi. Là aussi, le départ volontaire d’un des actionnaires laisse le champ libre à d’autres investisseurs wallons. Mais là aussi, la question se pose: pourquoi ne pas envisager une introduction en Bourse ? C’est comme si la Bourse faisait peur ou rebutait la direction de ces entreprises ?
Il faut dire que le gouvernement actuel fait tout pour dégoûter les Belges d’acheter des actions. Non seulement le précompte mobilier a augmenté sans cesse, au point de devenir confiscatoire, mais la dernière taxe sur les comptes-titres a été très mal digérée par les épargnants qui y voient, à juste titre, une sorte d’impôt sur la fortune qui ne dit pas son nom.
En France, Emmanuel Macron supprime l’ISF sur les valeurs mobilières et fait passer un message clair: il récompense ceux et celles qui veulent prendre des risques et investissent dans des sociétés. En Belgique, c’est le message inverse qui est envoyé aux épargnants… Dommage.