Europe; Greece; Thessaly province ; Trikala distrct; the Meteora is one of the largest and most important complexes of Eastern Orthodox monasteries in Greece.Agios Stefanos nuns monasteryis One of 24 such monasteries built by priests and nuns in the area between the 9th and 14th centuries as a protection against Turkish pirates of the day, access was difficult and was available only by ropes or nets.UNESCO World Heritage site.

Perchés sur d’impressionnants pitons rocheux, non loin de l’Albanie et de la Macédoine, les monastères orthodoxes des Météores perpétuent malgré un tourisme envahissant les vœux d’ascétisme prononcés par des moines et des nonnes.

Une histoire tumultueuse.

Tout a commencé au 9ème siècle quand un premier ermite se retira dans une grotte naturelle creusée dans la roche, tel un aigle dans son nid. Difficilement accessible, le site propice à la méditation attire rapidement d’autres anachorètes en quête de solitude.

Le premier monastère est érigé sur un piton rocheux par le moine Athanasios venu du mont Athos, séduit par ce lieu parfaitement conforme à un dogme qui prône le renoncement aux choses terrestres pour mieux se rapprocher de Dieu. D’autres communautés monastiques suivront dès le 14ème siècle, occupant les sommets voisins.

The Meteora from Kastraki village
The Meteora from Kastraki village

Il y en eut 24, mais invasions ottomanes, conflits et déclin du monachisme entraînent l’abandon de certains monastères. Aujourd’hui il en reste 8 en activité, dont 6 sont ouverts au public selon un horaire réduit, qui permet aux religieux de pouvoir encore s’isoler.

Quoiqu’il en soit, les moines ne se montrent jamais, ce sont des collaborateurs qui organisent les visites. Il faut, dit-on, éloigner les religieux de la tentation que pourrait être la vue de toutes les touristes qui pénètrent ces lieux saints, même s’il leur est demandé de se couvrir les épaules et de porter une jupe longue pour cacher leurs jambes.

Par contre, ce sont bien les nonnes elles-mêmes qui accueillent les visiteurs dans les deux monastères occupés par des religieuses. S’il faut d’ailleurs n’en visiter que deux sur les six, il faut choisir au moins l’un des deux couvents, le Roussanou ou le Agios Stéphanos. On y sent la patte féminine dans la mise en valeur des jardinets très fleuris et la décoration des espaces bien entretenus malgré l’affluence des visiteurs.

Meteora,Agios Stefanos nuns monastery 14 century ; patio
Meteora,Agios Stefanos nuns monastery 14 century ; patio

Les Météores ne tombent pas du ciel !

Ceux qui voudraient associer le site et son nom à une météorite qui aurait traversé l’atmosphère pour s’écraser sur terre et faire jaillir du sol ces titanesques rochers se trompent.

Les géologues expliquent que ces socles de grès se sont formés il y a quelque 30 millions d’années quand ils ont été ravinés par le ruissellement des eaux du Pénée qui dessinait ici un delta.

Au fil des siècles, l’érosion et les vibrations sismiques se sont conjuguées pour modeler cet étonnant paysage de tours naturelles dressées au-dessus de la plaine. Le nom grec Meteora qui signifie « suspendu dans les airs » fait référence à cette vision quelque peu fantastique qu’offre le site quand la brume d’automne envahit la vallée et efface les frontières terrestres laissant seulement apparaître les monastères flottant dans la blancheur laiteuse du ciel.

Tous surgissent comme le prolongement vertical de rochers relativement étroits. Pour atteindre le couvent de Roussanou, des ponts ont été jetés pour joindre la plate-forme du rocher. Le monastère d’Agia Triada est posé sur un rocher qui suggère un poing fermé tendu vers le ciel et offre l’accès le plus éprouvant.

Europe; Greece; Thessaly province ; Meteora,Varlaam monastery founded by monk Varlaam in 1350
Europe; Greece; Thessaly province ; Meteora,Varlaam monastery founded by monk Varlaam in 1350

Un petit téléphérique permet d’approvisionner les occupants tandis que les visiteurs doivent emprunter un sentier caillouteux et gravir quelque 140 marches irrégulières creusées à même le rocher.

Le Grand Météore, le plus ancien, le plus grand mais aussi le plus haut s’atteint après une montée moins éprouvante de 115 marches dont certaines sont taillées dans des couloirs obscurs qui confortent l’impression d’atteindre un lieu saint. De là-haut, la vue ouverte sur le plaine de Thessalie et sur les autres monastères accrochés aux parois abruptes est saisissante.

Comment ont-ils pu construire des monastères aussi imposants sur des sites aussi inaccessibles ? On devine encore sur certaines parois les treuils utilisés jadis pour hisser au bout d’une corde les vivres et même les visiteurs recroquevillés dans une nacelle. Ailleurs ce sont des échelles amovibles qui permettaient de joindre les sites.

Ces rochers inhospitaliers sont autant de palais pour les ascètes qui y vivent ou viennent s’y recueillir car ici, disent-ils, libre de la violence des éléments et du monde qui s’écoule à leur pied, chaque moine peut puiser en lui-même une force spirituelle pour chanter la création et atteindre l’extase mystique.

Meteora,Agia Triada monastery founded in 14 century
Meteora,Agia Triada monastery founded in 14 century

Le prix de la modernité.

Cette démarche n’a pas empêché ces communautés monastiques de devenir aussi propriétaires des terres arables qui s’étendent au pied des rochers et ce sont entre autres les rivalités sur la gestion de ces immenses domaines qui ont accéléré le déclin des communautés.

Le vieillissement des religieux et l’inscription du site au patrimoine mondial de l’Unesco en 1988 amenèrent le remplacement des échelles de cordes au profit d’escaliers ouvrant droit la porte des Météores au tourisme longtemps refusé par les moines.

Par ailleurs un incendie violent faillit ravager en 1930 le monastère de Varlaam (photo ci-dessous). Comme les hommes valides étaient aux champs, ce sont les femmes qui accoururent pour venir en aide. Un dilemme se posa alors : fallait-il laisser entrer les femmes dans un lieu exclusivement dévolu aux moines ou au contraire leur interdire l’accès quitte à perdre le monastère ? La raison l’emporta, les femmes se révélèrent de précieuses alliées pour éteindre le feu et c’est depuis cet événement que les monastères sont ouverts à tous à condition de se plier à certaines règles vestimentaires.

Meteora,Varlaam monastery founded by monk Varlaam in 1350
Meteora,Varlaam monastery founded by monk Varlaam in 1350

Malgré l’afflux des touristes du monde entier durant toute l’année, le site immense ne perd rien de sa magie.

Que l’on se contente de découvrir les monastères perchés sur leurs pitons depuis la route, que l’on se recueille dans les chapelles surchargées de magnifiques icônes, que l’on s’abîme dans la contemplation des silhouettes arrondies des roches saupoudrées du vert des arbres et de l’orange des monastères en surplomb d’une plaine couverte de céréales dorées, tout ici parle d’harmonie et on ne peut que se sentir touché par le caractère sacré du site.

Infos :

Y aller : 2 aéroports desservent la région, soit Thessalonique, soit Volos, tous deux desservis par www.tuifly.be. Sur place il vaut mieux louer une voiture car elle s’avère essentielle pour circuler dans la région. Ne comptez pas sur un gps efficace sur place et offrez-vous une carte routière détaillée de la Thessalie. Enfin révisez votre alphabet grec car la plupart des lieux sont indiqués en grec.

Visiter : Si vous avez loué une voiture il est aisé de visiter le site par soi-même. Informez-vous toutefois sur les horaires d’ouverture des monastères. S’offrir le confort de visite organisée par une agence est aussi intéressant car les guides fourmillent d’anecdotes et ils vous sortiront des chemins battus. www.visitmeteora.travel

Texte: Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Europe; Greece; Thessaly province ; Trikala distrct; the Meteora is one of the largest and most important complexes of Eastern Orthodox monasteries in Greece. Agios Nikolaos is One of 24 such monasteries built by priests and nuns in the area between the 9th and 14th centuries as a protection against Turkish pirates of the day, access was difficult and was available only by ropes or nets.UNESCO World Heritage site.
Europe; Greece; Thessaly province ; Trikala distrct; the Meteora is one of the largest and most important complexes of Eastern Orthodox monasteries in Greece. Agios Nikolaos is One of 24 such monasteries built by priests and nuns in the area between the 9th and 14th centuries as a protection against Turkish pirates of the day, access was difficult and was available only by ropes or nets.UNESCO World Heritage site.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici