Pauvre Donald Trump, il cumule les tuiles ces derniers temps. Non seulement le Congrès américain le force à voter des sanctions contre la Russie, et donc contre son ami Poutine, mais en plus les choses ne tournent pas bien sur le plan économique, qui est supposé être son fort en tant qu’homme d’affaires…
Donald Trump est devenu la risée du Wall Street Journal, alors que la bible du monde des affaires l’avait encensé lors de son élection. La preuve, cette semaine, l’indice Dow Jones de la Bourse de New York, qui est le plus vieil indice boursier du monde, a dépassé le seuil des 22.000 points, un record. Il n’en a bien sûr pas fallu plus pour que notre ami Donald Trump ne rédige un tweet pour s’approprier en quelque sorte ce succès de Wall Street.
En gros, le nouveau président des États-Unis estime que si l’indice Dow Jones est à la fête, c’est grâce à lui. Et comme toujours, Donald Trump s’est montré péremptoire en disant que ce n’est qu’un début, et qu’on allait voir ce qu’on allait voir au fil des prochains mois.
Mais la première douche froide est venue, comme je vous l’ai dit, du Wall Street Journal qui, avec un article au titre très clair, a rappelé au président américain que « le Dow Jones ignore le feuilleton de série B qui se déroule en ce moment à Washington ». Difficile d’être plus clair…
Le Wall Street Journal a raison. Pourquoi ? Parce que si le Dow Jones a dépassé le cap des 22.000 points cette semaine, c’est grâce aux excellents chiffres de la société Apple. En effet, la marque à la pomme fait partie des trente sociétés qui composent cet indice, et comme son action a fait des bonds en Bourse ce mercredi, elle a entraîné automatiquement dans son sillage tout l’indice Dow Jones.
« Si même la Bourse se met à bouder Trump, où va-t-on ? »
Par ailleurs, le Wall Street Journal a raison de dire que Trump est aujourd’hui plus un danger pour la Bourse qu’un catalyseur. Les experts se rendent compte que la Bourse américaine se porte bien en elle-même, ou plutôt grâce aux bons résultats des entreprises américaines. Mais aussi par le fait que le dollar s’est déprécié, notamment face à l’euro, et cela a dopé les ventes des sociétés exportatrices américaines. Bref, tout va bien pour le moment pour l’économie US, mais des risques de dérapage ne sont pas à exclure.
Et paradoxalement, ce serait le cas, si Donald Trump arrivait à ses fins, c’est-à-dire si son programme économique pouvait passer dans son état actuel la rampe du parlement américain. En effet, ce programme ambitieux provoquerait une surchauffe de l’économie américaine, ce qui entraînerait une hausse de l’inflation, et donc cela se traduirait par une hausse des taux d’intérêt qui risquerait de faire justement déraper les bons résultats des sociétés cotées américaines. Comme le fait remarquer un économiste chez nos confrères du Temps: « c’est comme un bateau à vapeur se trouvant au milieu de l’océan et qui avance à son rythme de croisière. Si on ajoute du charbon, on risque de surchauffer et ralentir le moteur. »
Bref, si la Bourse a salué l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, neuf mois plus tard, les investisseurs boursiers prient plutôt pour qu’il ne fasse rien et reste calme. Si même la Bourse se met à bouder Trump, où va-t-on ? À ce rythme-là, il ne pourra bientôt plus compter que sur sa famille et son chien pour avoir un peu de compréhension.