AGV : changer pour changer

On aurait pu titrer aussi : Les tortueux chemins de la pensée politique, un titre d’ailleurs valable pour quasiment tout ! Mais ici il s’agit des fameuses licences d’agences de voyages.

Une sorte de ligne nord-sud

On sait que, globalement, les licences ont été ou sont toujours d’application dans les pays latins, alors que les pays germaniques et anglo-saxons sont partisans d’une liberté totale du commerce et de ceux qui l’exercent.

Les conditions actuelles

En Belgique francophone, la « licence » consiste en une reconnaissance de la capacité professionnelle de son détenteur, en la preuve d’assurances insolvabilité et responsabilité civile, et dans le dépôt d’une garantie bancaire (deux, en fait, puisque l’une va aux fonds « insolvabilité » et l’autre au Commissariat Général au Tourisme.)

Est-ce vraiment dépassé ?

Mais comme chacun sait, les nouvelles technologies permettent maintenant à n’importe qui de vendre n’importe quoi n’importe où, donc à quoi bon pénaliser une agence belge avec de telles obligations, quand une agence britannique, par exemple, ou hollandaise, peut venir sur notre marché sans respecter aucune de ces conditions ? C’est bien le risque qu’encourent tous les clients de nos jours, celui de faire confiance aveuglément à « internet ».

Suppression de la licence

On sait que le ministre wallon du Tourisme, avec l’appui de l’UPAV (et peut-être de l’ABTO) envisage de supprimer la licence et d’instaurer à sa place une sorte de label wallon reconnu par les associations professionnelles, et peut-être même décerné par elles. L’idée n’est pas mauvaise, sans doute, pour donner (ou rendre) confiance au consommateur et surtout lui expliquer une fois pour toute qu’internet n’est ni fiable ni moins cher dans de très nombreux cas.

C’est le contenu qui laisse un peu pantois : ce label serait accordé aux agences qui pourraient souscrire à une assurance insolvabilité et une autre en responsabilité civile, et donc corollairement verser le cautionnement qui y est lié. Le seul changement, c’est que la compétence professionnelle est remplacée par un certificat de bonne vie et mœurs.

Qu’est-ce que le consommateur y gagne ?

Nous ne voyons pas bien comment on va rassurer le consommateur, guider son choix vers une agence, tout en lui disant que l’agent se conduit en honnête homme mais que sa compétence n’est pas garantie. À moins, bien sûr, que les associations professionnelles n’accordent leur blanc seing qu’avec cette garantie de compétence. Mais ne seront-elles pas alors un peu juge et partie, au cas où un possible gros concurrent apparaîtrait sur le marché ?

Nous ne voyons pas bien comment on va rassurer le consommateur, guider son choix vers une agence, tout en lui disant que l’agent se conduit en honnête homme mais que sa compétence n’est pas garantie. À moins, bien sûr, que les associations professionnelles n’accordent leur blanc seing qu’avec cette garantie de compétence. Mais ne seront-elles pas alors un peu juge et partie, au cas où un possible gros concurrent apparaîtrait sur le marché ?

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