Le conseil d’administration de la compagnie aérienne italienne Alitalia a décidé de lancer une procédure de faillite, a annoncé hier l’agence de presse financière Bloomberg. Cette décision intervient après le refus par le personnel d’un plan de réorganisation, qui prévoyait 1.700 suppressions d’emplois sur 12.500 et des baisses de salaire.
La balle est à présent dans le camp du gouvernement, qui doit dégager les fonds nécessaires à la poursuite des activités de la compagnie et désigner des administrateurs chargés de restructurer ou de procéder à la liquidation de l’entreprise.
3 milliards de pertes en huit ans…
Un actionnaire qui n’est pas très heureux, c’est Etihad. Depuis 2014, la compagnie du Golfe détient en effet 49 % des parts d’Alitalia, qui avait encore essuyé des pertes de près de 200 millions d’euros en 2015. Pour 2016, on parle aujourd’hui de… 500 millions. Depuis 2009, soit en seulement huit ans, la compagnie aurait perdu plus de 3 milliards d’euros.
Les low cost ne sont pas une excuse
Alitalia subit de plein fouet la concurrence des compagnies à bas coûts, mais elle n’est évidemment pas la seule… Ses problèmes sont autant d’ordre structurel, avec des modèles de gestion dépassés, une flotte vieillissante et des syndicats de navigants tout-puissants.
Quoi qu’il en soit, l’ouverture de ce « Chapter Eleven » à l’italienne est probablement sa dernière chance. Si Alitalia n’est pas à nouveau viable dans les deux ans — et on ne voit pas bien par quel miracle elle le deviendrait — la compagnie sera déclarée en faillite. Le ministre italien des Transports a d’ailleurs laissé entendre dès la semaine dernière qu’Alitalia pourrait être « vendue au plus offrant ».