Ils ont entre 20 et 35 ans, les sociologues les appellent la génération Y ou Z pour les plus jeunes d’entre eux, ils sont nés après la chute du mur de Berlin et pendant les attentats du 11 septembre. Un autre point commun est qu’ils ont eu accès dès l’enfance à un téléphone portable relié à Internet, raison pour laquelle d’autres sociologues parlent d’une génération de « digital natives ».
En réalité, comme le fait remarquer le site Wikipedia, ce n’est pas parce qu’ils sont nés en pleine ère digitale qu’ils sont tous des as en informatique ou des créateurs de contenus numériques en puissance. La preuve, si tous ces jeunes ont un compte Facebook, la plupart l’utilisent pour simplement consommer des informations et non pas pour en créer.
L’assureur AXA a réalisé un sondage pour tenter de mieux comprendre le fonctionnement de cette génération qu’on qualifie aussi de génération « et/et ». Pourquoi « et/et »« et/et » ? Parce que ces jeunes veulent à la fois avoir un job intéressant et disposer d’une vie sociale très riche, d’où la double conjonction « et/et ». En langage populaire, nous dirions qu’ils veulent le beurre et l’argent du beurre, et sans doute aussi le sourire de la crémière.
Cette attitude « et/et » se manifeste également pour leur désir de logement, selon le sondage réalisé par AXA. La génération « et/et » essaie de trouver un compromis entre son rêve de devenir propriétaire de son bien immobilier, mais les représentants de cette génération ne veulent pas sacrifier leur vie sociale pour autant.
Qu’ils soient plus âgés ou plus jeunes, parmi les critères de choix d’un logement, ce qui revient en tête, ce sont l’espace et le calme. Mais si les propriétaires plus âgés étaient prêts à adapter leur mode de vie pour avoir un bien plus grand – en clair, sacrifier des sorties, des restaurants ou des voyages à l’étranger pour s’offrir le bien convoité – il n’en va pas de même pour la génération Y ou Z, qui elle ne veut pas faire de sacrifices.
« La génération Y ou Z a compris que pour le sourire de la crémière, il faudra repasser… »
Le résultat de cette contradiction est simple: la première habitation devient un compromis. Ce n’est pas l’appartement ou la maison de leur rêve, mais ils peuvent se permettre de faire encore des sorties ou de voyager ailleurs qu’à la côte belge.
Par conséquent, les jeunes acheteurs d’un bien immobilier acceptent d’avoir un jardin plus petit, de ne pas disposer d’un garage ou de se contenter de finitions provisoires ou moins chères, comme l’écrivent nos confrères de l’Echo. C’est aussi la raison pour laquelle, lorsqu’elle est sondée, la moitié seulement de la jeune génération se dit satisfaite de son logement contre 75% pour les générations plus âgées.
Les promoteurs ont bien compris les nécessités de cette jeune génération, et c’est la raison pour laquelle, à Bruxelles, les appartements neufs sont souvent de taille plus réduite qu’auparavant. C’est une manière de réduire les prix d’accès au logement, mais en réduisant l’espace.
La génération « et/et » arrive donc à se loger, mais elle a aussi compris que pour le sourire de la crémière, il faudra repasser…