Après des semaines de spéculation par les médias et les officiels du tourisme quant à ce à quoi ressemblerait le nouveau décret de Donald Trump sur « la protection de la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis », l’attente est terminée.
Le nouveau décret, qui limite maintenant l’admission des citoyens de six pays à majorité musulmane – la Syrie, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen –, entrera en vigueur le 16 mars, après une période d’introduction progressive de 10 jours.
L’administration Trump a promis un déploiement sans heurts du décret révisé interdisant aux ressortissants de ces pays d’entrer aux États-Unis pour une période de 90 jours. Contrairement au décret initial, qui a été promulgué en janvier et a été renversé par une cour fédérale, l’Irak a été retiré de la liste originale, en raison du fait que le pays a accepté d’accroître la coopération avec les États-Unis quant aux demandes de visas de ses citoyens.
Le Ministère américain de la Sécurité intérieure a déclaré que le décret ne s’appliquait pas aux résidents permanents légaux des États-Unis (détenteurs de cartes vertes), aux ressortissants qui ont une double nationalité et voyageant avec un passeport émis par un pays non désigné ou aux personnes ayant un visa valide, émis avant la date d’effet du décret.
MISE À JOUR DU CANADA
Le Gouvernement du Canada a rapidement mis à jour l’onglet Exigences d’entrée et de sortie de ses conseils aux voyageurs sur les États-Unis, à la suite du nouveau décret présidentiel.
« Les Canadiens qui voyagent avec un passeport canadien, y compris les Canadiens ayant une double nationalité du Canada et de l’Iran, de l’Irak, de la Libye, de la Somalie, du Soudan, de la Syrie ou du Yémen, sont exemptés du décret présidentiel du 6 mars. Les résidents permanents du Canada qui voyagent avec un passeport de l’un de ces six pays sont admissibles à une demande de visa et à une dérogation du décret présidentiel à partir du Canada; ceux qui possèdent un visa valide pourraient se voir accorder l’entrée », explique Affaires mondiales Canada.
Référant les voyageurs qui désirent obtenir plus de renseignements au Département américain de la sécurité intérieure, Ottawa ajoute que « la décision d’accorder l’entrée aux États-Unis est prise discrétionnairement par l’agent d’immigration américain. Des délais pourraient se produire au cours du processus d’autorisation d’entrée en raison d’éventuelles mesures supplémentaires de contrôle ».
Cette nouvelle réglementation devrait offrir un certain sentiment de sécurité aux Canadiens qui détiennent des passeports des pays touchés et qui envisagent de se rendre aux États-Unis. Cependant, les médias continuent de rapporter régulièrement des cas de voyageurs retenus ou non autorisés à voyager aux États-Unis ou à y transiter.
Info : https://voyage.gc.ca/destinations/etats-unis
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L’industrie réagit avec prudence
L’ASTA et la Global Business Travel Association (GBTA) ont chacune déclaré que l’interdiction de voyage temporaire révisée de l’administration Trump semblait être plus claire que la première… mais les associations ont aussi annoncé qu’elles en surveilleraient les effets.
Le mois dernier, la GBTA avait déclaré que 185 M$ US en réservations de voyages d’affaires avaient été perdues en raison de l’interdiction de voyage originale.
Pour sa part, la U.S. Travel Association a accueilli favorablement les révisions, mais a déclaré qu’avec la nouvelle interdiction, Washington a manqué une occasion d’accueillir tous les voyageurs légitimes et que le gouvernement ne s’intéresse toujours pas aux dommages probables à l’économie que causera ce qui demeure perçu comme une interdiction de voyage pour les musulmans.
Les associations de transport aérien, comme IATA et Airlines for America, ont évité de commenter les mérites de la nouvelle interdiction de voyager. Néanmoins, elles ont offert des réactions positives concernant le délai de 10 jours que l’administration Trump a inscrit dans la nouvelle version du décret.