« Bonne nouvelle, l’époque du pessimisme semble derrière nous… et c’est grâce à Trump »

Et si à force d’annoncer le pire, celui-ci finissait par arriver ? La question mérite d’être posée, elle a d’ailleurs été posée par l’un des plus éminents économistes au monde, Olivier Blanchard, un Français nobélisable qui a occupé la fonction d’économiste en chef au FMI. Il sait donc de quoi il parle…

La première question qu’il s’est posée est simple: pourquoi la croissance de nos pays industrialisés est-elle plus faible qu’avant la crise ? Bien entendu, la question n’est pas nouvelle et beaucoup de ses collègues y ont déjà répondu ou ont tenté de le faire. Pour les uns, c’est normal, c’est l’héritage de la récession et de la dette publique et privée qui a explosé avant et après la crise.

En clair, tant que l’on n’aura pas purgé toutes ces dettes, la croissance restera plus faible qu’avant la crise. D’autres économistes pensent que c’est un mélange de facteurs, notamment de la démographie et de la hausse des inégalités, voire parce que le progrès technologique s’essoufflerait quelque peu. Mais pour Olivier Blanchard, le coupable est ailleurs, et personne n’y a pensé, tellement c’est évident…

Le coupable de notre faible croissance, c’est le pessimisme ! N’importe quel chef d’entreprise vous dira que c’est évident. Le pessimisme ambiant n’est jamais bon pour les affaires. Sous-entendu: ces économistes redécouvrent l’eau chaude !

« Les Cassandres et autres abonnés aux catastrophes finissent par avoir raison ! »

En fait, pas tout à fait, car Olivier Blanchard ne se contente pas d’échafauder une théorie, il la démontre minutieusement et statistiquement avec l’aide de deux autres économistes. Ils ont constaté que depuis 2012, chaque fois que le gouvernement américain revoyait ses prévisions à la baisse, la demande globale du pays baissait de… 0,6%, par le simple fait de cette annonce négative ou pessimiste. En clair, les Cassandre, les abonnés aux catastrophes, finissent par avoir raison, car les consommateurs et les entreprises adaptent leur comportement en fonction de ce qui est dit et écrit.

La bonne nouvelle, c’est que cette époque du pessimisme semble derrière nous, en tout cas aux États-Unis. Et il faut bien l’avouer, c’est grâce à Donald Trump. Son élection est surtout une victoire psychologique. Le fait qu’il annonce des réductions d’impôts et une relance des dépenses d’infrastructures a en effet dopé le moral des ménages et des entreprises américaines. Ce qui confirme la thèse de deux Prix Nobel d’économie, George Akerlof et Robert Schiller, qui ont démontré que, contrairement à ce que pensent d’autres économistes, trop rationalistes à leurs yeux, ce sont d’abord les forces psychologiques qui mènent la finance et l’économie.

Et parmi ces forces psychologiques, il y a la confiance. Bien qu’elle soit difficile à chiffrer, ces deux prix Nobel d’économie pensent également que la confiance joue le rôle d’un véritable « multiplicateur ». Le message de ces économistes est donc simple: il ne nous reste plus qu’à chanter à tue-tête sous notre douche et à garder le sourire toute la journée… Et en principe, la croissance reviendra. Pourquoi pas ? Même si ça ne marche pas, la vie sera au moins un peu plus belle, non ?

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