On se doutait bien que les projets d’agrandissement de l’aéroport de Bruxelles allaient susciter des réactions, en particulier du côté flamand. D’autant que les normes de vent et de pistes, qui déterminent les zones survolées en fonction des conditions météorologiques et, de fait, les nuisances sonores pour les riverains, font l’objet d’innombrables revirements et contestations judiciaires.
Alors que le ministre fédéral concerné n’a toujours pas déposé de projet de loi qui permettrait d’établir la sécurité juridique des routes aériennes, le CdH, parti d’opposition au fédéral mais membre du gouvernement bruxellois, voit la solution dans… le rétrécissement de l’aéroport.
La dernière « proposition » vient de Thomas Roggeman, président des Jeunes N-VA, pour qui l’aéroport de Zaventem n’a d’avenir que s’il passe dans le giron flamand. « Le transfert vers la Flandre et, ce faisant, la régionalisation des normes de trafic aérien, constitue l’unique garantie d’une répartition équitable des nuisances », estime-t-il. Tout en donnant une meilleur visibilité internationale à la Flandre.
17 ans que ça dure…
Il est vrai que cela fait 17 ans que les gouvernements successifs se penchent sur la question en vain, en raison d’opinions diamétralement opposées entre la Belgique francophone et la Flandre. Mais pour autant, il n’est pas sûr que la « flamandisation » définitive de Brussels Airport garantisse le confort sonore des francophones bruxellois.
En attendant, la saillie de Thomas Roggeman fait les choux gras de Doorbraak, un site édité par l’asbl Stem in’t Kapitel, très proche du VVB (Mouvement populaire flamand), association nationaliste flamande qui milite pour l’indépendance de la Flandre…