Souvent décrié dans l’actualité politique, l’Iran dispose malgré tout d’un grand potentiel touristique. Assez méconnue, l’île de Kish attire environ 1,8 million de visiteurs par an. Pour la plupart, des habitants de Téhéran qui veulent échapper aux embouteillages et à la pollution de la capitale. Mais située à 200 km de Dubaï, l’île de Kish cherche aussi à attirer les dizaines de milliers d’expatriés occidentaux situés dans la ville des Émirats.
Des règles plus souples
Plages de sable blanc, eaux turquoises, récifs coralliens : l’île de Kish veut jouer sur sa différence pour attirer les touristes (mais aussi les investisseurs étrangers) grâce, notamment, à des règles islamiques moins strictes qu’ailleurs dans le pays. Comprendre : les hommes peuvent se balader en short, voire torse nu, et la police des mœurs se fait discrète. Mais il n’y a toujours pas de bar, de club ou d’alcool.
Il reste des contraintes, donc. L’île mise davantage sur les activités liées à la nature ou au paysage, comme la plongée sous-marine. En bref, des activités qui n’entrent pas réellement en conflit avec les mœurs sociales des occidentaux.
De quoi s’accommoder le temps d’un week-end : « les expatriés peuvent boire et s’amuser à Dubaï et se relaxer ici à Kish [en se passant d’alcool pendant une très courte période] », estime Massoud Gilani.
Les bâtiments sont modernes, les hôtels ont bonne réputation, et les centres commerciaux répondent aux derniers standards. A cela s’ajoute un climat exceptionnel tout au long de l’année.
En plein boom touristique
Depuis l’arrivée des « modérés » au pouvoir de la République islamique il y a quelques années, l’Iran est en plein boom touristique grâce aux efforts du gouvernement pour reconstruire des liens avec l’Occident. Le nombre de touristes est passé de 2,2 millions par an en 2009 à 5,2 millions en 2015.
L’île de Kish correspond à l’une des sept zones de libre-échange créées dans les années 1990 en Iran. Les investisseurs misent désormais beaucoup sur l’île pour la transformer en une destination touristique majeure. Ali Jirofti, l’un des dirigeants de l’Organisation de la zone franche de Kish, affirme : « notre objectif est de faire venir 2,6 millions de touristes (par an) d’ici dix ans », en précisant que « 40 autres hôtels de luxe 4 et 5 étoiles sont en construction ».
Autre point important : les exigences de visa en Iran ne s’appliquent pas à Kish. Les étrangers peuvent obtenir un visa de 14 jours à l’entrée sans conditions.
Autoritarisme vaudra-t-il bientôt mieux que terrorisme ?
Bien que le régime politique iranien soit loin d’être démocratique, cet autoritarisme permet néanmoins d’assurer une grande sécurité aux touristes étrangers. Pas d’attentat à dénombrer, contrairement à d’autres destinations autrefois très populaires, et les niveaux de délinquance sont parmi les plus bas. Cynisme oblige pour les touristes, la dictature garantit la sécurité – comme l’Égypte ou la Tunisie autrefois.
Mais si les touristes occidentaux sont toujours agréablement surpris par la gentillesse et l’accueil de la population, le pays reste une République islamique.
Contrairement aux exemples de la Tunisie et de l’Égypte où les touristes ne subissaient pas les contraintes des dictatures en place, en Iran les non musulmans doivent se conformer aux mœurs : voile pour les femmes et interdiction de l’alcool.
Une contrainte que certain(e)s seront prêt(e)s à accepter pour découvrir les nombreux vestiges perses, mais que d’autres refuseront de cautionner. Même si, en pratique, de nombreux établissements dérogent à ces règles. Une chose est sûre, la visite de ce pays peut se révéler très agréable et enrichissante, mais celle-ci se doit d’être bien préparée et organisée. Passer par une bonne agence de voyage, en particulier réceptive, se révèle donc indispensable.