A l’instar de la presse internationale, nous étions conviés ces 1er et 2 février sur les chantiers navals Fincantieri à Monfalcone (Trieste). L’occasion nous a été offerte de visiter un prochain Dieu des mers dont le lancement est prévu prochainement: Le Seaside de la société MSC.
Une expérience de chantier unique dont nous souhaitons vous faire partager l’émotion. Une expérience qui aurait plu à Emile Verhaeren, l’auteur des « forces tumultueuses ». Séquence émotion.
Une usine géante à l’ombre des ruelles
Une brume blanche s’était installée sur la ville. « 100 % d’humidité pour Trieste » était affiché sur l’application météo de nos smartphones. Pour la centaine de journalistes et de professionnels invités par MSC, il semblait évident que le temps ne permettrait pas quelques photos de catalogue.
Lorsque nous sommes arrivés en car sur les chantiers Fincantieri, l’impression fut saisissante: au-delà de la tente montée pour l’événement, se dessinait le croquis d’un navire d’où s’illuminaient les fontes.
Des brasiers tors et effrénés qu’on dompte jaillissaient des ponts.
Seule l’action des soudeurs laissait entrevoir le fond du bateau, fondu dans les averses
Les invités descendirent et petit à petit, la parole humaine abolie, le ronflement de la bête arriva à nos oreilles. Un vacarme de l’ombre qui s’érige par blocs: des murs de bruits semblent tomber et se taire dans une mare de silence.
Nous croyions les grandes entreprises européennes éteintes depuis plus d’un siècle. Il n’en est rien. En maintes endroits d’Europe, sur le bord des fleuves, des mers et des océans, la force humaine fusionne avec le métal dans de grandes entreprises navales.
A Fincantieri, non loin des magnifiques bâtiments de la ville, les casques blancs (des ouvriers) combattent le feu au nom de la paix prochaine des touristes.
Un bateau en construction? c’est Beaubourg!
A l’intérieur, ce sont des milliers de kilomètres de câbles, de gaines et de tubulures diverses qui s’organisent dans un plan démoniaque. Les cracheurs de feu observés tout à l’heure sont là, armés de leurs lance-flammes. Ils soudent les planchers ou les murs d’un restaurant, d’un bar ou d’une piscine. Une odeur typique d’effluve s’élèvesur les ponts.
Pour une expérience, c’en est une! Les cages d’escaliers s’illuminent et s’éteignent sur base des injonctions des contremaîtres.
Là-bas, des ouvriers plâtrent des plafonds, ici et là, des préposés à la sécurité, organisent les déplacements tels des carabinieri sur leurs piédestaux. « Avanti, avanti » crie un homme au talkie-walkie.
Le long des murs et sur les sols, l’eau ruisselle et se faufile. L’expérience sonore est particulière et mèle le bruit de la pluie au souffle des machines. Le battement sourd des marteaux s’exprime tel un orage méthodique.
On imagine aisément la vie de ces masses ouvrières qui, comme des aveugles, au bout de la semaine, errent dans leurs brouillards. Face à cette pénibilité, on en est que plus impressionné du résultat final que l’on pressent.
Le lendemain, Giuseppe BONO, le PDG des chantiers navals, eut des mots paternels et protecteurs. Ils étaient adressés aux miliers d’ouvriers italiens et étrangers qu’il met à l’emploi dans cette magnifique entreprise.
Ici, les gens sont tous les jours à Beaubourg. leur lieu de travail, c’est de l’art contemporain; un paradis des flammes.