Lac Tanganyika est le « Lac le plus menacé » cette année selon la fondation à vocation environnementale « Global Nature Fund » (GNF). Sédimentation, pollution et surexploitation compromettent le deuxième plus grand lac d’Afrique. Avec presque 17 % de l’eau douce disponible au niveau mondial, le lac Tanganyika est d’une importance mondiale et une source de vie pour des millions de personnes.
A la journée mondiale des zones humides, le GNF attire l’attention sur l’importance des lacs et des zones humides à travers le monde entier. Ensemble avec Biraturaba, organisation partenaire local de “Living Lakes”, le GNF lance un appel à des mesures durables pour préserver le lac Tanganyika.
Un lac de superlatifs
Le lac Tanganyika est un important réservoir de biodiversité. 40 % des 1,500 espèces de plantes et d’animaux sont endémiques, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas être trouvées nulle part ailleurs sur terre.
Il est le deuxième plus grand lac d’eau douce par rapport à son volume et avec une profondeur de 1,470 mètres, il est le deuxième lac le plus profond du monde, contenant près d’un sixième de l’eau douce du monde non gelée. Avec 673 kilomètres, il est le lac le plus long du monde.
Une population humaine croissante entraîne de sérieux problèmes pour le lac
La surexploitation des ressources biologiques menace le lac Tanganyika. Le basin du lac fait face aux multiples défis, résultant de l’expansion rapide de la population humaine dans les pays riverains. L’augmentation de la population provoque un besoin accru de logements et de nourriture; les habitats naturels autour du lac sont détruits par l’extension des terres agricoles et/ou de construction.
L’intensification de l’agriculture avec des techniques culturales inadaptées sont à l’origine de la dégradation et de l’érosion des sols. Comme résultat, la sédimentation devient une menace majeure du lac.
L’eau de ruissellement des zones montagneuses transporte une immense quantité de terre dans le lac. En plus, la production agricole diminue et les terres agricoles deviennent de plus en plus rares.
« Mais ce ne sont pas seulement les sédiments qui entrent dans le lac. Des polluants industriels, des déchets domestiques et artisanaux en provenance des villes et villages sont directement déversés dans le lac sans aucun prétraitement. Une autre pollution est causée par le transport sur le lac et les pêcheurs qui utilisent le fuel pour générateurs et lampes pendant la pêche de nuit, » dit Emmanuel Nshimirimana, Directeur Exécutif de Biraturaba.
Déjà un des dix millions de personnes vivant dans le bassin du lac Tanganyika dépendent directement des ressources halieutiques du lac. Mais de plus en plus de gens tentent de trouver dans la pêche une source alternative de subsistance.
Comme conséquence, ceci entraîne une surpêche et une réduction dramatique de la population de poissons dans le lac.
Entre 1995 et 2011, la production de poisson a diminuée de 25 % au Burundi, au moment où le nombre de pêcheurs a quadruplé. Dans la même période, la capture par pêcheur et par an a diminué de 81 %.
Solutions
La pollution et la sédimentation doivent être réduites, les populations locales doivent être sensibilisées sur les causes des problèmes auxquels elles font face quotidiennement et les sources alternatives de subsistance doivent être développées pour les populations locales.
Biraturaba et GNF planifie la mise en œuvre d’un projet d’approvisionnement en eau potable dans le village de Gitaza, situé à 26 kilomètres au Sud Bujumbura sur les rives du lac Tanganyika. « Les villageois soufrent d’un manque d’eau potable. Actuellement, la population consomme l’eau du lac Tanganyika sans aucun traitement. Par conséquent, les maladies hydriques sont fréquentes. Le projet compte améliorer les conditions de vie de la population de Gitaza par l’approvisionnement en eau potable à 800 ménages du village de Gitaza, 2 800 élèves de deux écoles, un centre de santé, un marché et une plage de pêche artisanale. Le projet compte également développer un système efficace de gestion communautaire des infrastructures d’eau potable de Gitaza avec appui technique de la Régie Communale de l’Eau », a déclaré Udo Gattenlöhner, Directeur Exécutif de GNF.
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