Il y a presque deux ans, j’avais écrit un article présentant BSCA comme l’aéroport le plus convivial, par sa grande facilité d’accès, son parking « kiss & ride » juste en face des entrées et sorties, rapide et bon marché.
Aéroport pratique… mais c’était avant !
Depuis, on sait ce qui est arrivé… à Bruxelles. J’avais donc écrit un second article dans lequel j’exprimais mon étonnement sur certaines mesures de sécurité. Rappelez-vous : je dénonçais par exemple l’interdiction à ceux qui viennent chercher une personne d’entrer par les portes « Arrivées ».
Des gardes (privés) nous enjoignaient de faire le tour complet par les « Départs » et de reprendre dans l’autre sens les couloirs bondés vers les arrivées, mais à l’intérieur du bâtiment, pour finalement se retrouver quand même à deux mètres des mêmes gardes , mais derrière eux cette fois.
Profiling ?
Tout a encore changé depuis. La grande « tente » occupe toujours l’emplacement de l’ancien « Kiss & Ride ». Je m’y suis rendu dimanche après-midi : il n’y avait dans cet immense espace qu’un couple marchant devant moi, avec une valise.
Je suivais, mains dans les poches, tête rentrée dans mon col relevé : il faisait froid et il neigeotait.
Deux militaires en armes gardaient l’entrée. À la sortie, c’est-à-dire au contrôle « facial » (peut-on supposer), deux policiers. L’un fait signe au couple précédant de passer. Quand c’est mon tour, il me lance : « Sortez les mains de vos poches ! », tout en me faisant signe de continuer.
Rien dans les mains ! Dans les poches, on s’en fout.
On ne m’avait plus dit cela depuis mes années de collège, il y a plus de 50 ans. Que l’on me comprenne bien : j’aurais trouvé tout à fait normal d’être fouillé par ce policier. Mon gabarit, mon large manteau, ma casquette sur la tête enfoncée dans le col relevé, tout cela aurait pu me valoir une petite fouille. Mais sortir mes mains de mes poches !
Pensez-vous que si j’avais tenu dans mes poches une arme de poing ou un mécanisme déclencheur d’explosifs, je les aurais montrés ? J’aurais bien sûr sorti les mains, et cela n’aurait rien changé quant aux actes délictueux que je pouvais commettre. Mais j’ai appris depuis longtemps qu’on ne discute pas avec un policier.
Excès de zèle illogique
J’ai du mal à comprendre quel officier de Police fait ce genre de zèle. J’accepte tout contrôle, toute action rassurante dans la lutte contre le terrorisme Mais il faut que cela soit logique ! Que cela réponde à de vrais arguments.
Ici, ce n’était manifestement pas le cas. Il s’agissait peut-être aussi d’un excès d’autoritarisme d’une personne qui n’a peut-être pas grand-chose à dire chez elle, qui sait ? C’est le syndrome bien connu des arbitres ou des pions dans les écoles…
Pourquoi ce détour imposé à la sortie ?
Autre léger problème : quand on quitte le bâtiment de l’aérogare par les « Arrivées » (où ceci dit en passant il n’y a plus de garde devant les portes), il suffirait de se diriger vers la droite où se trouvent les bornes de paiement des parkings, celles de l’achat de billets d’autobus, et les accès aux dits parkings.
Mais non, on vous oblige à vous diriger d’abord vers la gauche, de passer entre des palissades non abritées, avant d’avoir à nouveau accès aux parkings. On ne comprend pas la logique du système mis en place.
Ou alors, ce qu’on comprend, c’est qu’en cas d’attentat, on écarte au maximum les personnes mal intentionnées des bâtiments, de façon à réduire les dommages aux installations. On n’a pas l’impression qu’on tente de protéger les personnes, mais plutôt les bâtiments.
Les taxis se plaignent, mais qui s’en plaindra ?
L’impression est donc assez négative. Et je ne parle pas de l’emplacement imposé aux taxis, bien loin des arrivées… Notez que dans ce cas, cela évite sans doute le spectacle lamentable de ces marchandages insupportables de chauffeurs qui regroupaient des clients dans leurs minibus et se faisaient payer à l’avance par des pigeons qui débarquent pour la première fois à BSCA.
Au moins on aura remis un peu d’ordre dans ce domaine précis. Mais il reste beaucoup à faire pour que cet aéroport retrouve sa convivialité d’antan