On aura du mal à trouver des points de rapprochement entre Barcelone et Bréhat, si ce n’est dans leur approche du sur-tourisme. Avec en ligne de mire les touristes qui s’y rendent pour la journée. Le maire de la capitale catalane Jaume Collboni, dans une interview accordée au quotidien espagnol El País, vient ainsi d’annoncer qu’il allait proposer une « augmentation substantielle » de la taxe de séjour (actuellement de 7 euros par jour) pour les croisiéristes visitant la ville pendant moins de douze heures. Jaume Collboni avait déjà surpris le mois dernier en annonçant le non-renouvellement des licences des quelque 10.000 meublés touristiques de sa ville d’ici à 2028.
Bréhat, à une échelle bien moindre, s’emploie elle aussi à lutter contre le surtourisme. Et la petite île des Côtes d’Armor vient d’annoncer qu’elle appliquerait de nouveau des quotas – pour la deuxième année consécutive – afin de limiter sa fréquentation cet été. Du 22 juillet au 23 août prochain, du lundi au vendredi (le WE est traditionnellement moins chargé), entre 8 h 30 et 14 h 30 (les « excursionnistes » repartent l’après-midi), seuls 4 700 visiteurs pourront accéder à ce site emblématique breton. Mais la mesure n’en reste pas moins limitée, la jauge étant assez haute : seules six journées au-delà du seuil de 5.500 visiteurs ont été évitées l’an dernier… Et certains commerçants ne manquent pas de se plaindre d’un impact sur le chiffre d’affaires, d’autant plus mal vécu que la météo – déjà peu clémente ces deux dernières années – freine l’activité touristique…
Ce système des quotas est bien sur appliqué par d’autres sites touristiques que Bréhat. L’ile varoise de Porquerolles, par exemple, l’a mis en place depuis 2021. Venise a pour sa part mis en place en avril dernier un nouveau ticket d’entrée : les touristes ne passant qu’une journée dans la Cité des Doges doivent payer une taxe de 5 € pour y accéder. Cette taxe surtourisme aurait déjà rapporté 2 millions d’euros à la Sérénissime.
VDM
