Le congrès annuel UPAV/VVR s’est terminé ce dimanche sur un franc succès. Réunis pendant quatre jours en Catalogne, à Port-Aventura World, les professionnels du secteur du tourisme émetteur belge ont pu apprécier une organisation sans faille.
Après le succès de la première édition d’un congrès commun aux deux organisations d’agences de voyages, l’an dernier à Coimbra, la question peut légitimement se poser aujourd’hui : le #BETravelCongress n’est-il pas un exemple parfait de réussite d’un événement coorganisé par des francophones et néerlandophones, d’échanges constructifs et de rapprochements intelligents entre les gens qui font le même métier et ont visiblement beaucoup à partager ensemble ?
L’union, en la circonstance, fait d’autant plus la force que les défis sont immenses pour le secteur. Et les débats lors du congrès ont largement porté sur la manière dont les professionnels peuvent appréhender les bouleversements liés à la durabilité et la digitalisation. Comme le soulignait le thème du congrès cette année, A Changing Mindset, relever ces défis passent en effet par un changement d’état d’esprit et de mentalité.
La concrétisation du projet Diabolo souligne d’ailleurs ce changement de prisme. Des agences de voyages outgoing qui se mettent à faire du réceptif ? On pouvait légitimement douter du résultat. “Or, douze de nos membres agences de voyages sont déjà impliqués et réunis dans ce nouveau bateau” se félicite Sébastien Crucifix, Secrétaire général de l’UPAV, qui annonce la mise en ligne du site dédié au réceptif wallon avant l’été.
Le choix des intervenants, lors de la première journée de conférence, aura été particièrement judicieux. Côté francophone, Fred Colantonio intervenait sur la dimension humaine de l’innovation, Guy Botson sur sa dimension technologie, avec l’accent mis sur l’intelligence artificielle.
Avec la verve qu’on lui connait (surtout ceux qui l’ont déjà écouté lors de précédents congrès), Fred Colantonio n’a cessé d’interpeller son auditoire sur la question de l’innovation, loin d’être évidente lorsqu’on s’installe dans la routine. «L‘innovation est-t-elle d’abord technologique ? Beaucoup le pense. Or, on peut innover partout et tout le temps», a-t-il d’abord rappelé. Mais les freins à l’innovation ne manquent pas. Trop de boulot, pas le temps, pas pour nous, pas les ressources, les outils ou le budget… Et de toutes façons, on a toujours fonctionné comme ça.
A la question «pourquoi innover ?», sa réponse fuse : » Pourquoi pas ? ». Il a ensuite déterminé quatre profils de personnalités, qui tous apportent leur part à l’édifice quand il s’agit d’innover, soit très schématiquement : les personnes qui produisent des idées ; celles qui définissent une vision et par leur énergie passent à l’action pour faire adopter ces idées ; celles qui vont résoudre les problèmes (souvent techniques) et rendre ces idées opérationnelles ; celles enfin, les sceptiques, qui entendent prendre les précautions qui s’imposent avant d’engager leurs entreprises dans telle ou telle innovation, dans une démarche de vigilance.
La vigilance aurait pu être aussi le maitre mot de l’intervention de Guy Botson, conférencier, auteur et formateur en marketing digital, spécialisé dans les outils d’intelligence artificielle générative. « Avec l’IA, il faut vérifier l’information. Le risque d’erreur est bien réel. Il est d’ailleurs mentionné en bas de page, sur les réponses de ChapGPT, que l’outil peut faire des erreurs… « . Au point que l’encyclopédie Wikipedia refuse encore de lui confier la rédaction d’articles, de même que la plupart des médias.
Qu’en est-il dès lors des perspectives de l’IA générative dans le tourisme ? Et quelle position adopter désormais quand on est un professionnel du secteur ? Pour en savoir (un peu) plus sur la question, on vous renvoie à notre article #BETravelCongress : le secteur se mobilise sur l’IA pour ne pas être à la traîne
