Les mobilhomes sont le symbole de la montée en gamme de l’hébergement de plein air (HPA). Et les réservations pour l’été prochain montrent clairement que les hébergements locatifs sont toujours plébiscités par les campeurs européens. Mais l’heure n’est plus à une vision 100% mobilhomes dans les campings 4 et 5 étoiles.
Olivier Kiehl, directeur général de Flower Campings (130 campings en France dont 110 franchisés et 20 exploités en propre), constate ainsi le développement d’une offre alternative, entre hébergements atypiques, chalets et autres tentes offrant un certain confort, avec sanitaires et cuisines. Et l’on ne s’étonnera pas de la diversification d’un spécialiste du camping nature comme Huttopia, dont le récent rachat de la start-up belge Evazion lui permet d’étendre son offre aux nouveaux campeurs qui louent un van ou un fourgon aménagé.
Le camping continue en effet d’attirer une clientèle très variée. En France, première destination des vacanciers belges, 52% des quelque 980 000 emplacements de camping sont des emplacements nus accueillant des tentes, des caravanes, des campings-cars, des vans… Son premier argument reste d’ailleurs son rapport qualité prix, note une récente étude Opinion Way pour la Fédération de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), surtout dans une période tendue pour le pouvoir d’achat. «Et l’on s’attend clairement cette année à davantage de demande pour des emplacements de tentes, caravanes et campings-cars que les années passées, pour des hébergements un peu moins cher», constate Nicolas Dayot, président de la FNHPA qui rassemble en France 4500 campings adhérents (sur les 7500 que compte l’Hexagone).
Un rebond pour les emplacements nus
Alors que la fréquentation en emplacements nus n’avaient progressé que de près de 1% entre 2019 et 2022 sur le coeur de l’été, ce mode d’hébergement a connu un succès certain en 2023, avec 52,6 millions de nuitées (entre mai et août), soit une hausse de près de 2,5% par rapport à l’année précédente, détaille la FNHPA. Laquelle explique cette hausse par des prix imbattables dans un contexte de vives tensions sur le pouvoir d’achat, mais aussi par le retour des touristes européens – dont les Belges – qui privilégient traditonnellement ce mode d’hébergement.
A la fin du mois de mars, l’hôtellerie de plein air enregistre déjà une avance des réservations de 6% par rapport à la même période en 2023, poursuit la FNHPA. Les carnets de réservations, bien remplis sur juillet et août, le sont aussi sur septembre et octobre, confirmant la dynamique croissante sur les « ailes de saisons». Cette avance est majoritairement tirée par les réservations de la clientèle non-française, et surtout les Européens de proximité – dont les Belges – qui plébiscitent les emplacements nus. Ainsi, chez TUI Belgique, on note la bonne forme du camping, lequel compte pour 20% environ des réservations de la production Vacances en France en voiture.
Cette dynamique arrivera-t-elle à freiner, voire stopper, la baisse constante du nombre de campings en France depuis 2010 ? L’Hexagone compte près de 40% de petits campings, non-classés, 1 ou 2 étoiles. Nombre d’entre eux ne proposent pas le minimum de services souhaités, n’attirent plus suffisamment de clients – même les vacanciers les moins aisés leur préfèrent désormais les campings 3 et 4 étoiles – et peinent à séduire les investisseurs, surtout dans les zones littorales menacées par la montée des eaux et dans les régions les plus confrontées au réchauffement climatique.
Heureusement pour les propriétaires de campings, ce mode d’hébergement est très souple, peut vite s’adapter à l’ère du temps, à la demande croissante pour des vacances nature. Entre le glamping (camping de luxe) et l’insolite, ils ont encore une belle carte à jouer…
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