On ne peut sûrement pas parler de révolution récente du mobilhome pour les campings. Les premiers installés datent en effet des années 80. Mais leur nombre sans cesse croissant depuis maintenant une quarantaine d’années a accompagné une mutation majeure, la montée en gamme constante de l’hôtellerie de plein air (HPA).
Les campings ont évolué au rythme d’une demande en mutation, notamment celle des familles. Ils se sont dotés de parcs aquatiques et de piscines avec toboggans, de restaurants et de boutiques, proposent de multiples activités et animations indoor et outdoor pour les adultes et surtout pour les enfants.
D’autres raisons expliquent le succès des campings 4 et 5 étoiles. «De nouvelles générations de Hollandais, de Belges ou d’Allemands ne trouvent plus très vertueux ni pratique de tracter une caravane. Louer un mobilhome est aussi une solution de facilité », constate Christophe Lelièvre, vice-président de la Fédération nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA), qui rassemble en France 4500 campings adhérents (sur les 7500 que compte l’Hexagone). Les néerlandais, allemands, britanniques et belges représentent 82% de la fréquentation de la clientèle étrangère dans les campings français.
Philippe Gloaguen, le fondateur du Guide du Routard (qui vient d’éditer un guide avec Flower Campings), note pour sa part que l’hôtellerie de plein air n’est plus « ringarde » chez les Français – et quelques Belges amateurs de films français – depuis l’année de sortie (2006) du Camping de Fabien Onteniente. Gérard Lanvin y jouait un chirurgien esthétique aisé, loin de l’image « populaire » de l’amateur de camping.
Aujourd’hui l’HPA est même devenue tendance, synomyme de vacances peu polluantes, de séjours dans des environnements naturels privilégiés. De plus, la France joue d’autres cartes avec succès dont le localisme et les circuits courts. Et pour se rendre dans l’Hexagone, la première destination des Belges, la voiture reste, et de loin, le mode de transport toujours plébiscité, surtout si l’on veut rayonner autour de son lieu de vacances. Avec à la clé un bilan carbone bien meilleur que si l’on se rend de l’autre côté de la Méditerranée en avion.
Les spécialistes des campings 4 et 5 étoiles – Yelloh Village!, Sandaya, Siblu, Flower Campings, Homair Vacances, Capfun, Camping Paradis, liste non exhaustive… – ne manquent pas de faire valoir cette dimension éco-durable. Philippe Gloaguen s’estime pourtant surpris qu’ils ne mettent pas davantage en valeur leur faible empreinte carbone.
Peut-être est-ce lié au fait qu’il reste aux campings un long chemin à parcourir avant de devenir aussi vertueux qu’ils le souhaitent. Il est compliqué aujourd’hui d’installer des panneaux solaires sur les mobilhomes (qui ne sont pas des constructions). L’installation de bornes pour recharger les voitures électriques a un coût non négligeable. Idem pour la récupération de l’eau de pluie, une gestion optimisée de l’eau dans son usage au quotidien ou pour alimenter les piscines ? Quid également de la généralisation de l’air conditionné dans les régions les plus exposées au réchauffement climatique ? Bref les campings seront très probablement demain les hébergements les plus vertueux sur le plan écologique. Mais si la route est droite, la pente sera forte dans les toutes prochaines années.
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