Le tourisme marseillais aura connu deux gros coups d’accélérateur depuis le début du siècle. D’abord l’arrivée du TGV Méditerranée en 2001. La cité phocéenne sera ensuite Capitale de la culture européenne, en 2013. Ils feront changer le regard sur la ville.
Le tourisme explose, porté également par le secteur de la croisière. “Mais nous sommes confronté à une forte concentration sur la saison été. Notre objectif de désaisonnalisation passe notamment par le développement du tourisme d’affaires”, a rappelé Laurent Lhardit, président délégué de l’Office de Tourisme, des Loisirs et des Congrès de Marseille, lors d’un point presse organisé en marge d’une soirée MICE « Marseille à Paris, en route vers les JO ». L’occasion de revenir sur les chiffres clés du tourisme d’affaires, de parler de l’actualité MICE marseillaise et d’évoquer le grand rendez-vous olympique pour Marseille, laquelle accueille des matches de foot et les compétitions de voile.
Un premier constat : la destination Aix-Marseille Provence a déjà beaucoup progressé ces dernières années, n’a cessé de confirmer son attractivité : avec 38 congrès internationaux en 2022, elle occupe désormais la 43ème place au classement mondial ICCA (la 3ème en France, la 34ème en Europe), sur 1 200 destinations… alors qu’elle se classait à la 142ème place il y a dix ans ! 2022 aura été une année historique avec + 18% d’événements par rapport à 2019 ! La voilà devenue une redoutable concurrente pour trois autres villes françaises, Lyon, Bordeaux et Toulouse.
Le Bureau des Congrès Aix – Marseille Provence, service intégré au sein de l’OT, rappelle que la ville dispose d’une infrastructure MICE conséquente, avec quatre centres de congrès : le World Trade Center (en plein centre ville), Marseille Chanot, Palais du Pharo et Centre de Congrès d’Aix en Provence. Autre point fort, son hôtellerie diversifiée, avec 22 269 chambres sur la métropole Aix-Marseille Provence dont plus de 9 760 à Marseille. « Il y a eu un effet de rattrapage” qui explique que l’offre ait doublé depuis 1996, a rappelé à cette occasion Maxime Tissot, directeur de l’OT de Marseille. Les enseignes internationales y sont bien présentes, entre Sofitel, Novotel, Marriott, Mama Shelter…
Et la ville compte deux établissements haut-de-gamme dotées d’importantes capacités, l’Intercontinental avec ses 197 chambres et le Radisson avec ses 200 chambres. Mais les professionnels du MICE regrettent l’absence d’un gros porteur. En attendant une telle ouverture très hypothétique, la cité phocéenne peut compter depuis l’an dernier sur un Meininger de 149 chambres dans l’ancien quartier portuaire de La Joliette, sur le Crowne Plaza le Dôme de 138 chambres en centre-ville, sur un Hilton Garden Inn près de l’aéroport Marseille Provence Airport, et sur la résidence Odalys City Appart’hôtel Marseille Centre Euromed (252 appartements). En 2025, un Rubi Hotel de 237 chambres ouvrira également à La Joliette, de même qu’un Eklo de 97 chambres à deux pas de là.
Marseille vante aussi son large choix de lieux de réception : rooftop, musée, île, vignobles, mas provençal ou sites historiques et emblématiques. Mention spéciale au Chateauform’ Marseille-Longchamp qui accueille des séminaires depuis maintenant trois ans.
D’autres arguments font également mouche, la diversité de ses milieux naturels mais aussi « l’explosion de l’offre culturelle », comme le souligne volontiers Maxime Tissot. Marseille œuvre aussi pour un tourisme plus durable, y compris sur le segment MICE, s’affichant comme la ville modèle : elle comptabilise le plus de lauréats parmi les villes françaises engagées dans la labellisation Clef Verte (38 hôtels en 2023). Cette démarche, financée par la ville, est soutenue par l’OT où un service spécifique au développement du tourisme durable a été créé début 2020.