Les Gouvernements de Bruxelles et de Wallonie viennent d’émettre un avis défavorable au renouvellement du permis d’exploitation de l’aéroport de Zaventem par Brussels Airport, lequel arrive à échéance en juillet prochain. L’étude d’incidence, aux mains de la Flandre, ne serait pas suffisamment fouillée pour lui permettre de se prononcer en toute connaissance de cause, selon les deux exécutifs.
Au nom du gouvernement régional, Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé (entre autres) de la Transition climatique et de l’Environnement, pointe dans la presse « une demande de renouvellement et une étude d’incidence totalement insuffisantes, notamment concernant l’évaluation de l’impact environnemental de l’aéroport. Rien n’est étudié pour réduire les nuisances du trafic aérien,, alors qu’il est grand temps de protéger la santé et le bien-être des riverains”.
Les gouvernement bruxellois et wallon demandent une limitation du nombre de mouvement d’avions à 220.000 par an, soit moins qu’en 2019 (234.460 cette année-là, 192 257 en 2023). Cette revendication rejoint celles de nombreuses communes limitrophes et associations de défense des riverains de Zaventem, lesquels souhaitent freiner les vélléités de croissance du nombre de mouvements demandée par l’aéroport, légèrement supérieurs à ceux de 2019.
On rappelera que le projet de l’Etat néerlandais (l’actionnaire majoritaire de Schiphol) de réduire de près de 10% le nombre de vols à Amsterdam, afin de limiter la pollution et les nuisances sonores, a du plomb dans l’aile, dénoncé avec virulence par le secteur aérien, l’Union européenne ayant pour sa part fait savoir qu’elle étudiait sa conformité avec le droit européen.
Les exécutifs bruxellois et wallon militent également pour le respect des normes de bruit, la suppression des vols de nuit (entre 23h et 7h) et une accélération du renouvellement des flottes avec des avions moins bruyants.
L’exécutif wallon, jugeant trop courts les délais de consultation de 50 jours prévus par la Flandre, n’exclut pas une action en justice. Et il suggère la création d’une autorité indépendante de contrôle des nuisances sonores, comme il en existe déjà une en Wallonie (ACNAW).