L’aviation commence enfin à prendre conscience que si elle ne se défend pas avec les mêmes armes que ses opposants, elle va terriblement souffrir dans les années à venir. Et le lobbying est une arme essentielle : il faut absolument faire connaître au public les efforts importants qui sont déployés par l’industrie aéronautique.
C’est donc à l’occasion de la présentation de son tout dernier avion, un A320Neo, que Brussels Airlines (et Lufthansa Group) a réuni un grand nombre d’invités au Sky Hall de Brussels Airport pour une présentation des efforts fournis, et un cocktail dinatoire… végétarien ! (Et de qualité).
Le thème de la soirée était : « Our way to respectful flying ». La première à parler fut Dorothea von Boxberg, Directrice Générale de Brussels Airlines, qui raconte sa première expérience récente d’un vol vers Kinshasa, ce qui lui permet de mettre en exergue la chaleur de l’accueil et la richesse des rencontres : l’Afrique est vraiment l’atout majeur de SN dans le groupe LH. Mais pour aborder le sujet du jour, sa question était : « L’aviation et la défense de l’environnement sont-ils compatibles ? ». Sa réponse est oui, mais c’est et ce sera toujours compliqué. Elle présente alors le dernier-né de la flotte, l’A320Neo, stationné pour l’occasion juste sous les immenses baies vitrées du Sky Hall. Un avion qui consomme beaucoup moins que ses prédécesseurs, qui émet beaucoup moins de CO2 et beaucoup moins de pollution sonore.
La flotte en comptera 5 d’ici à 2025. Mais ce n’est pas le seul effort fourni, il y en a plein d’autres, clairement exposés sur de nombreux stands. Il y a aussi les accords avec des partenaires qui choisissent délibérément les réductions nocives lors de leurs vols. C’est le cas du club de foot de l’Union Saint-Gilloise, ou encore de Tomorrowland qui draine des dizaines de milliers de fans vers la Belgique. Ils ont choisi de voler avec du SAF, le fameux Sustainable Airline Fuel. Flibco.com est aussi devenu un partenaire important, au sol cette fois, en drainant vers Brussels Airport des clients qui autrement auraient sans doute pris leur voiture particulière. Autre exemple encore : l’objectif de 0% plastique à usage unique à bord.
S’ensuivit un panel de spécialistes mené par la présentatrice de la VRT Margot Otten. On y voyait Caroline Drischel, Head of Corporate Responsability du Lufthansa Group ou encore le Docteur Robert Malina, directeur au « Centre of environmental sciences » de l’université de Hasselt. Tous les intervenants étaient d’accord pour dire que tout, en aviation, le moindre détail cumulé avec d’autres, est important et peut contribuer à la réduction des émissions nocives. On l’a lu encore récemment : United Airlines a calculé que si le poids moyen des Américains diminuait de 2 à 4 kg, on pourrait économiser des milliers de tonnes de carburant.
C’est Wenke Lemmes, que nous avons remercié pour l’invitation, qui nous disait combien ces explications devaient aboutir dans le public, et rappeler que l’aviation n’est responsable que de 3% des gaz à effet de serre, contre 12% pour le seul usage de l’internet, par exemple. Et on parle pas encore du chauffage domestique, des émissions dues aux poids lourds, ou … aux volcans !