Avec une année scolaire de recul, il est à présent possible de tirer les premiers enseignements des changements de calendrier scolaire intervenus aux niveaux primaires et secondaires des écoles de Belgique francophone. L’asbl Attractions et Tourisme, qui représente plus de 200 entreprises gestionnaires de près de 250 attractions touristiques et musées à travers la Wallonie et Bruxelles, a en effet enquêté auprès d’une partie de ses membres, précisément 29 sites en Wallonie et 5 sites dans la capitale. La période retenue s’étend du congé d’automne 2022 au congé d’été 2023.
Les baromètres ont été complétés par une analyse des chiffres de fréquentation mensuelle sur les périodes analysées grâce au soutien de l’Observatoire wallon du Tourisme et l’Observatoire du Tourisme à Bruxelles.
Les résultats de cette enquête ont été communiqués aux professionnels du tourisme lors du colloque d’automne de l’asbl Attractions et Tourisme, qui s’est tenu récemment à la maison rurale de Bioul, à un jet d’eau des Jardins d’Annevoie que les 120 participants ont visité durant l’après-midi.
Si la météo constitue évidemment un facteur déterminant pour le comportement des visiteurs, la nouvelle répartition des congés scolaires a impacté la fréquentation.
On note un étalement de la clientèle, avec un mois de juin plus calme. Pour certains sites, il a parfois été difficile de faire coexister la clientèle individuelle et la clientèle scolaire.
Le détail par période
Le congé d’automne 2022 a donné de bons résultats. Plus de 70 % des attractions sondées indiquent avoir connu une progression. Cela tant pour la 1ère semaine, qui n’était pas une semaine de vacances en 2021, que pour la 2e semaine qui, elle, était une semaine de vacances en 2021. La météo clémente de la période est aussi à mettre en partie au compte du bon résultat de ces congés.
Le congé de détente 2023 a connu une 1ère semaine moins bonne qu’en 2022. Cette semaine correspondait pourtant à la semaine des vacances de Carnaval de 2022. La baisse a été assez forte dans les sites du pôle récréatif avec 75 % des attractions sondées qui indiquent une diminution. La 2e semaine de ce congé a été positive pour 87 % des attractions sondées. On peut supposer que le nouveau congé de Détente sera la période privilégiée pour les vacances au ski vu le report des vacances de Pâques à une période où il n’y aura plus de neige.
Les vacances de Pâques 2023 n’ont concerné que la Flandre et la Communauté germanophone. Pourtant, seule une attraction sur deux a observé une diminution par rapport à 2022, quand c’était un congé scolaire pour toute la Belgique. La baisse de fréquentation a été amortie par le WE de Pâques qui a été en progression pour 55 % des attractions interrogées.
La grand nouveauté, c’était les vacances de printemps 2023 qui se sont déroulées au mois de mai pour les seules écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette première s’est révélée positive pour près de 70 % des attractions sondées. Il est à noter que cette période incluait le 1er mai, mais également une semaine de vacances pour la clientèle des Pays-Bas.
Pour la 1ère semaine, tous les pôles ont été en progression, mais le pôle naturel l’est de façon plus marquée, tout comme les attractions de 100.000 visiteurs et plus. Lors de la 2e semaine, les tendances se sont inversées avec une attraction sur deux en diminution.
Le bilan cumulé des vacances de Pâques 2023 et des vacances de printemps 2023 est au final en diminution pour presque une attraction sur deux, et donc une augmentation pour plus d’une attraction sur deux. Le pôle récréatif est celui qui a le plus souffert puisque 89 % des sondés indiquent une diminution.
Sur ces deux périodes, ce sont les attractions de 50.000 visiteurs et au-delà qui ont vu leur fréquentation diminuer.
En mesurant la fréquentation du 1er avril au 6 juin 2023, incluant les WE de l’Ascension et de la Pentecôte en plus des 2 périodes de vacances scolaires, les résultats sont encourageants avec une progression pour 58 % des attractions sondées. À nouveau le pôle récréatif est le seul qui a vu sa fréquentation diminuer.
Les week-ends prolongés revêtent une grande importance
Le baromètre cumulé juillet/août 2023 montre que l’été 2023 n’aura pas été un grand cru à l’instar de 2022 ou de 2019. Une attraction sur deux s’est déclarée en diminution face à ces deux années de référence. Les attractions du pôle récréatif sont encore celles qui connaissent la diminution la plus forte alors que le pôle culturel progresse.
Plus globalement en Wallonie, les chiffres mensuels de fréquentation de 27 des attractions sondées indiquent une très légère diminution de 1 % durant le 1er semestre. La baisse est un peu plus marquée en été avec une diminution de 6 %.
Pour Bruxelles, la situation est positive sur l’ensemble des périodes sondées. Il faut évidemment mettre en regard cette situation avec une fréquentation qui peinait à remonter dans la capitale depuis le covid. Il est délicat d’aller plus en avant dans l’analyse vu la taille réduite de l’échantillon.