Hier encore, la Bourse ne jurait que par les entreprises qui se focalisaient sur leur core business, leur cœur de métier, celles qui évitaient la dispersion dans plusieurs métiers. Mais aujourd’hui, avec l’arrivée des fameux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), on se demande, à l’instar de nos confrères des Échos, si le monde n’est pas aussi train de changer sur ce plan-là.
Autrement dit, aujourd’hui, la mode, et donc la menace, viendrait des entreprises « touche-à-tout ». Prenons le cas d’Amazon, voilà un site d’e-commerce qui a d’abord fait trembler les libraires, avant de désormais faire trembler tous les commerces, y compris les commerces alimentaires avec ses livraisons de produits alimentaires frais en une heure à New York (et demain ailleurs). Et le même Amazon vient également sur les plates-bandes de Netflix, qui lui-même était venu sur celles de BeTv en Belgique ou de Canal + en France.
En résumé, on pourrait dire qu’à force de se diversifier, Amazon est aujourd’hui en concurrence avec les libraires, la Fnac, Media Markt, Carrefour, Delhaize ou Colruyt, et même La Poste.
Dans le même ordre d’idée, je rappelle que le smartphone qui est dans nos poches est un serial killer silencieux. À force de l’utiliser, nous ne nous rendons plus compte qu’il a tué une partie du business des caméras, des dictaphones, des appareils photo, des GPS, des appareils vidéo, etc.
Plus globalement, les assureurs et les banquiers savent que leur plus grosse menace ou leurs plus féroces concurrents de demain sont Amazon, Apple ou Facebook.
« Quand une grande entreprise se sent à l’étroit dans un secteur, elle n’hésite plus à aller chercher des marges ailleurs »
Et puis maintenant, quand un acteur se sent à l’étroit dans un secteur, il n’hésite pas à aller chercher des marges ailleurs. Ce sera le cas, par exemple, en 2017 avec l’opérateur télécom Orange qui va proposer des services bancaires à ses clients. En Belgique, la filiale d’Orange, l’ancien Mobistar, offrira sans doute ces services vers le mois de juin 2017.
Donc, en franchissant la porte de la boutique de son opérateur télécom, nous pourrons bientôt modifier notre forfait téléphonique, changer de smartphone, mais aussi… ouvrir un compte bancaire, tout en souscrivant un crédit à la consommation !
Alors, est-ce une mauvaise chose en soi que les grandes entreprises débordent de leurs activités d’origine ? Pour les concurrents, c’est une mauvaise nouvelle, car les prix vont encore baisser et donc les marges seront écrasées. Mais pour les clients, c’est une bonne chose en termes d’innovation et de prix.