C’est ma récente croisière fluviale sur le Michelangelo de CroisiEurope qui m’y a fait songer : parcourir l’Italie du Nord en bateau de croisière, c’est un peu revenir aux origines du mouvement “slow”. Une légende raconte qu’un brave restaurateur italien vit arriver en face de chez lui un restaurant fast-food bien connu, et qu’en réaction à cette “agression”, il décida de faire du slow-food dans son restaurant : une cuisine mijotée avec les meilleurs produits de la région, dégustée par des amis qui prennent le temps de se parler, assis à table. C’est un peu de l’histoire arrangée, même s’il est vrai que le mouvement slow est bien né en Italie.
Le “slow-food” est maintenant reconnu par les Nations-Unies au travers de la FAO, comme un mouvement prônant les circuits courts et la nourriture éco-responsable. Et c’est au départ de l’application de la lenteur à la cuisine que le mouvement slow s’est étendu à toutes sortes d’activités humaines. Evidemment, le tourisme n’y a pas échappé, et c’est tant mieux ! On a tous en tête cette caricature de tourisme pratiquée par les groupes asiatiques, ou même par des Américains dont le but était (et est toujours) de voir le plus de choses dans le temps le plus court ; un film a rendu ce tourisme célèbre : If It’s Tuesday, This Must Be Belgium!
On pourrait croire que visiter Venise, Padoue, Vérone, Mantoue, Crémone, Milan et Côme en 7 jours, c’est ultra-rapide. Sauf à la vitesse d’un bateau de croisière, qui vous donne le temps d’apprécier chaque moment, à bord comme en excursion. Votre hôtel se déplace lentement d’une ville à l’autre, c’est le bonheur.
Plus largement, le slow-tourisme ne s’applique pas qu’à la croisière. Il semble évident que les déplacements lents sont de plus en plus appréciés, que ce soit en randonnée, en calèche, à vélo, en bateaux individuels, il n’y a rien de tel pour “vivre” une région, y découvrir ses trésors, sa gastronomie, et parler aux habitants. Et pour faire cela, on vous pardonnera même de prendre l’avion ! Vive le slow-tourisme !