Philippe Touwaide, l’Ombudsman fédéral pour le Transport Aérien et le Service de Médiation du Gouvernement pour Brussels Airport a remis son rapport, à la fois à la ministre (écolo) flamande de l’Environnement et au gouverneur de la province du Brabant flamand, et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a pas été de main morte pour plaire à sa ministre.
S’il pointe 3 manquements sur lesquels il semble avoir raison, en revanche il dirige une attaque en règle contre l’aéroport sur des points où pourtant, nous avons vu de réels progrès. Là où il a sans doute raison, c’est quand il pointe des recommandations figurant dans le permis environnemental de 2004, qui n’auraient jamais été mises en œuvre : l’érection d’une barrière anti-bruit tout autour de l’immense domaine aéroportuaire, la construction d’un hall couvert pour les essais moteurs, et une confusion dans la définition et le calcul des vols de nuits et leur nombre maximum autorisé.
Mais l’Ombudsman va plus loin, et c’est là que cela devient injuste. Il faut savoir ce que l’on veut ! Toutes les villes importantes au monde possèdent un ou plusieurs aéroports, garantissant, comme service indispensable à la population, le libre transport des personnes et des marchandises. Un aéroport est un acteur incontournable de l’économie, du commerce, de l’emploi. Alors il faut en accepter aussi les nuisances, et mettre en avant tous les efforts faits depuis des décennies déjà quant au bruit des avions. Evidemment, il y a plus de vols que par le passé, mais franchement, ayant habité pendant 20 ans juste dans l’axe d’une piste fort fréquentée, je n’ai personnellement jamais souffert des bruits d’avion, mais plutôt des sirènes des véhicules de secours, de l’échappement trafiqué (ou non) de certains motos (ou même voitures), des aboiements intempestifs, et des orages ! Mais c’est évidemment plus facile de se focaliser sur un aéroport, surtout quand on ne fait pas partie des 10.000 personnes qui en vivent.
Les reproches à mon avis injustes qui ont été émis sont, entre autres :
-la location illégale d’espaces de bureaux pour des fonctions qui ne touchent pas à l’aéronautique ! On a envie de dire : de quoi je me mêle ? Brussels Airport est une entreprise privée…
-le manque de coopération avec le service de médiation : ah ! Monsieur a peut-être été vexé, d’où son acharnement…D’autant qu’il pointe encore la participation aux échanges avec le ministère par des personnes non autorisées !! Peu importe leur compétence, elles doivent être autorisées.
-beaucoup d’erreurs de communication. Lesquelles ? Mystère. Alors que l’aéroport n’a jamais auparavant autant communiqué, vers ses usagers et vers les habitants en général.
-Et comble du comble, il reproche le changement de nom non autorisé, Brussels Airport remplaçant Brussels-National ! Tout en utilisant lui-même dans tout son rapport les mots Brussels Airport.
En conclusion, Monsieur Touwaide réclame une stricte surveillance de l’aéroport “National” (mais dépendant du gouvernement flamand) et l’application à la lettre des décisions le concernant. Cela nous promet encore de belles joutes politiques.