Thomas Cook fut la première agence de voyages jamais créée, il y plus de 180 ans au Royaume-Uni. Après la faillite du géant du tourisme britannique en septembre 2019, Fosun Tourism Group (la branche tourisme de Fosun) rachetait quelques mois plus tard la marque Thomas Cook (ainsi que Casa Cook et Cook’s Club), pour seulement 11 millions de livres sterling (13 millions d’euros). Depuis ce rachat, le conglomérat chinois avait relancé Thomas Cook comme agence de voyage en ligne, avec un certain succès outre-Manche selon Fosun, créant même de nouvelles unités aux Pays-Bas et en Belgique.
Mais le groupe basé à Shanghai est en grande difficulté, lesté d’une dette estimée entre 35 et 40 milliards de dollars. Et il envisage désormais de se délester d’une partie de ses actifs, dont le Club Med racheté en 2015. Le conglomérat étudierait ainsi plusieurs options pour Thomas Cook, la cession d’une participation minoritaire, mais aussi sa vente pure et simple selon Sky News, et serait en « pourparlers préliminaires avec un certain nombre d’acheteurs potentiels ». Le fruit de cette vente constituerait une goutte d’eau dans son océan de dettes, pour Fosun, mais témoignerait ainsi de sa décision de mettre une croix sur ses ambitions dans le tourisme.
En Belgique, rappelons-le, Thomas Cook Retail Belgium – et ses 91 agences exploitées sous les marques Neckermann et Thomas Cook – a été entraîné dans la chute de Thomas Cook. Dès début octobre 2019, le groupe Wamos se voit confiée la continuité de Neckermann Belgium, avec reprise de 62 agences de voyages Neckermann réparties dans toute la Belgique, ainsi que les activités de croisière, le département des voyages incentives et le département média de l’entreprise. On est alors à cinq mois de la première vague de Covid-19… Avec la faillite du groupe espagnol, Neckermann se retrouve de nouveau sur le carreau. Avant que le fonds belge CIM Capital, en mai 2021, ne devienne le propriétaire du distributeur désormais 100% belge.
Pour revenir à Thomas Cook, si l’OTA est finalement vendue, nul doute que le nom du repreneur témoignera à lui seul de ses ambitions sur le marché belge.