Le groupe aérien européen lance ce mercredi ses Green Fares incluant à la fois le prix du vol et celui de la compensation de la totalité des émissions de CO2 qu’il génère. Mais ces “tarifs verts” ne manquent pas de susciter de nombreuses interrogations.
Lufthansa Group sera “le premier groupe aérien au monde à proposer un nouveau produit pour des vols plus respectueux du climat”. C’est en ces termes que le groupe aérien lance ses nouveaux “tarifs verts”, proposés par ses différentes fiiales, Lufthansa, Brussels Airlines, Austrian Airlines, SWISS, Edelweiss, Eurowings et Air Dolomiti, sur plus de 730 000 vols par an en Europe et vers le Maghreb.
« Les tarifs verts ont déjà été testés avec succès l’année dernière sur des vols en provenance du Danemark, de la Suède et de la Norvège, précise Harry Hohmeister, membre du comité exécutif du groupe Lufthansa, en charge des marchés mondiaux et du réseau. Cela a montré que la demande pour des offres de voyage plus durables est en augmentation. Nous passons maintenant à l’étape logique suivante et ajoutons les Green Fares à notre structure tarifaire pour les vols en Europe et en Afrique du Nord”.
Les deux offres Green Fares – Economy Green et Business Green, qui s’ajoutent aux tarifs Light, Classic, Flex et Business – permettent ainsi à ceux qui le souhaitent de voler plus durablement, et ce “en un seul clic”. Avec ces tarifs, Lufthansa Group mise sur un quota de 20 % de carburants d’aviation durables (SAF) et 80 % de compensation des émissions par le biais de programmes de “contribution” (surtout en plantant des arbres).
Problème : l’offre de carburants durables est encore très limitée, ce qui pourrait vite constituer un frein au développement des Green Fares, surtout s’ils rencontrent un certain succès. Sur ce point, il faut toutefois relativiser les ambitions : le Lufthansa Group compense aujourd’hui moins de 2% de ses vols, un pourcentage pourtant en forte hausse depuis le lancement de sa plateforme de compensation Compensaid en 2019.
Le groupe aérien n’en devra pas moins tenir compte des interrogations soulevées aujourd’hui par les programmes de compensation, au point qu’une compagnie comme easyJet a décidé l’an dernier d’arrêter son programme, se concentrant sur la réduction des émissions de CO2.
Mais le vrai frein à la demande pour des Green Fares pourrait bien être tout simplement le supplément conséquent à payer pour en bénéficier. Comme le note en exemple le site aeroTELEGRAPH, le tarif Economy Flex (sans compensation) coûte 129 euros, quand le nouveau tarif Economy Green est affiché à 239 euros. Le groupe a bien annoncé que les “tarifs verts” permettaient de profiter aussi de menus avantages, dont des miles supplémentaires. Mais la conscience écologique pourrait bien se heurter à la dure réalité économique.