L’hospitality de prestige se vit aussi – et de plus en plus – sur les mers. Orient-Express, Explora Journeys, A Belmond Boat, The Ritz-Carlton Yacht Collection… le marché prometteur des croisières d’exception attise les convoitises.
Le marché des voyages de luxe est en forme. Et certaines compagnies de croisières surfent sur sa bonne santé. Avec à bord un confort et une restauration XXL. Mais aussi une obligation croissante de répondre aux enjeux de la décarbonation.
Croisiéristes et groupes hôteliers ne s’y trompent pas. L’armateur italo-suisse MSC, au regard du succès des Yacht Clubs sur ses paquebots, a créé une nouvelle marque de croisière de luxe, Explora Journeys. Lancée ce printemps, elle souhaite séduire une nouvelle génération de voyageurs de luxe « curieux et exigeants », y compris sur les questions de rejets de CO2. Ses futurs Explora III et Explora IV seront ainsi dotés d’un moteur fonctionnant au au gaz naturel liquéfié (GNL), tandis qu’Explora V et Explora VI seront également alimentés à l’hydrogène.
MSC n’est bien sûr pas la première à s’attaquer à ce marché des paquebots de luxe. L’Evrima (149 cabines) est le premier des trois palaces flottants The Ritz-Carlton Yacht Collection à voguer sur les mers, depuis novembre dernier. Suivront l’Ilma en 2024 et le Luminara en 2025, dotés d’une propulsion fonctionnant au GNL.
Accor, désormais seul aux commandes de l’Orient-Express (la SNCF lui a cédé ses parts), entend miser aussi sur les croisières maritimes dans les toutes prochaines années. Le groupe hôtelier a signé une lettre d’intention avec les Chantiers de l’Atlantique, pour la construction des deux plus grands voiliers au monde. Le premier, l’Orient Express Silenseas, prendra la mer au printemps 2026, le second un an plus tard. Sa propulsion hybride associera la voile au gaz naturel liquéfié (GNL), et à terme à l’hydrogène.
L’architecte Maxime d’Angeac, déjà mobilisé sur le futur train Orient Express – qui reprendra du service notamment sur son parcours historique entre Paris et Istanbul, à compter de 2025 – a été également chargé de l’agencement intérieur et des décors du paquebot, dans un style « Art déco méditerranéen ».
Le marché de la croisière fluviale d’exception est également prometteur. Et Belmond, connu pour ses hôtels de luxe et ses trains touristiques (Venise Simplon Orient Express, Royal Scotsman…), se présente comme un expert sur ce marché. Le spécialiste britannique du voyage de luxe vient récemment encore de s’associer à Ruinart, la plus ancienne maison de champagne, l’un et l’autre faisant partie du même groupe LVMH, pour proposer à ses clients fortunés, à compter du mois de mai prochain, une croisière privée en péniche (six passagers). La location du Coquelicot, avec piscine et personnel à bord (capitaine, hôtesse, chef, guide…), donne une idée des prix pratiqués sur ce marché. La semaine est proposée à partir de 73 000 euros. Sans les extras.
Peut-on vraiment parler d’ultra-luxe lorsque l’on est perdu parmi 900 autres passagers (451 cabines). Combien de passagers au maximum et combien de membres d’équipage (ratio de service) ?