La “saison” est déjà terminée, c’est le moment de faire un premier bilan, sans les chiffres mais avec des impressions qui oscillent entre le subjectif et l’objectif. À lire les commentaires des TO et des agences, la reprise était clairement là, même si, pour les TO, il fallait avoir les nerfs solides à cause des réservations en dernière minutes.
C’est un phénomène étrange : soit les gens n’ont pas encore compris que le meilleur choix était offert en avant-saison, soit ils pensent encore naïvement qu’on va leur brader des places avion quelques jours avant le départ, soit encore que c’est au dernier moment qu’ils ont accumulé assez de réserves pour se payer des vacances. Mais le phénomène n’est pas facile à gérer.
Autre constat très largement partagé par tout le monde : le surtourisme devient une plaie aussi bien pour les locaux que pour les touristes eux-mêmes. C’est alors qu’apparaît une notion nouvelle dans notre secteur : le démarketing. Cette expression désigne la démarche visant à utiliser les techniques marketing afin de réduire la demande pour un produit ou un service. Dans le tourisme, cela consiste, pour des autorités locales, à dire aux gens de ne pas choisir cette destination. Et cela pourrait très bien être aussi une plus-value pour l’agence de voyages ! Inciter les clients à choisir des destinations bien moins courues sera peut-être payant à la longue, les clients étant reconnaissants qu’on ne les envoie pas au milieu des foules juste propres (enfin, c’est à voir…) à gâcher leur visite.
Il y a plus de vingt ans que, comme DMC, je pratiquais de la sorte, en incitant les groupes à éviter Bruges en week-end pour privilégier les jours de semaine. Mais on dirait que la foule attire la foule. Il y a toujours de gens qui pensent que s’il y a beaucoup de monde sur un site, c’est qu’il est très attrayant. Le phénomène est dû à de multiples raisons, mais sans doute que les réseaux sociaux n’y sont pas pour rien : faire un selfie devant des centaines de personnes, quel pied pour l’égo !
Pourtant, si vous avez quelque peu suivi mon périple en France durant cet été, vous avez vu que je suis passé par des endroits très touristiques, c’est vrai, mais dans d’autres, j’étais souvent quasiment tout seul ! Mais pour cela, il faut chercher un peu, et surtout oser sortir des sentiers battus, oser “l’intérieur des terres” plutôt que les côtes. Et même les côtes offrent parfois, en plein juillet, une vraie tranquillité quand on sait éviter les endroits dévolus au surtourisme. Le dé-marketing peut être une force, un conseil original de l’agent de voyage, et le client sera certainement reconnaissant. Une expérience à tenter, en tout cas.
Marc Dans
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