Des hauteurs de la colline de Fourvière, la ville a apprivoisé peu à peu l’espace étroit entre les falaises et la Saône avant de traverser le fleuve pour s’étendre sur la Presqu’île.
La Presqu’île étire entre Saône et Rhône une longue bande de terre de quelque 5 km, du pied de la colline de la Croix-Rousse jusqu’au confluent entre les deux fleuves. Centre administratif et commercial de la ville depuis la fin du Moyen-Âge, elle connaît son apogée aux 18 et 19ème siècles quand deux artères (aujourd’hui la rue piétonne de la République et la rue Edouard-Herriot) percèrent le quartier sur sa longueur en les jalonnant de places qui se révélèrent comme autant d’espaces de vies autour de monuments emblématiques.
La place Bellecour au centre de laquelle se dresse la statue équestre de Louis XIV fut la plus vaste place (6 hectares !) d’Europe jusqu’à la création de la place Concorde à Paris. Les Lyonnais ont l’habitude de s’y donner rendez-vous sous la queue du cheval ! Sur la place Antonin-Poncet qui la prolonge se dresse le clocher de l’église de l’ancien hôpital de la Charité aujourd’hui disparu.
Proche de la Saône, la place des Célestins où s’élève un théâtre à l’italienne est très fréquentée pour son ambiance intimiste créée par les bancs qui s’étirent à l’ombre de magnolias. Autre place dominée par la majestueuse fontaine des Jacobins, la place des Jacobins qui offre une perspective sur la colline de Fourvière.
Côté Rhône, sur la place de l’Hôpital s’ouvre l’ancien Hôpital-Dieu du 18ème siècle qui brillait jadis par ses techniques médicales de pointe (Rabelais y a exercé). Entièrement réhabilité il a ouvert ses portes en 2018, toujours dans un esprit tourné vers l’hospitalité en offrant dans un décor historique un hôtel 5 étoiles, un espace de shopping tendance et une Cité internationale de la Gastronomie au fil d’un parcours imaginé autour de 4 univers traversant dômes, cours et jardins historiques. Entre l’agitation de la rue de la République et le cours du Rhône, on y vient découvrir, flâner et se faire plaisir.
La petite place de la Bourse ne se laisse pas écraser par les frontons et pilastres à l’antique de l’actuelle chambre de commerce et d’industrie, elle séduit bien au contraire pour son aménagement où des bancs publics se cachent derrière des allées de rhododendrons, de buis et d’érables, de quoi s’offrir une pause.
C’est sur la place des Terreaux que se dresse l’hôtel de ville encadré par plusieurs terrasses qui rayonnent autour de l’imposante fontaine Bartholdi dont la dame menant son char représente la France tirée par ses 4 grands fleuves dans un superbe mouvement fougueux. L’opéra surmonté d’une énorme verrière due à Jean Nouvel lors de la rénovation du bâtiment fait la jonction avec la place Louis Pradel, une vaste esplanade aménagée avec des degrés et des cours d’eau juste en face du Rhône.
Nous voici au pied de la colline de la Croix-Rousse que nous choisissons de gravir avec le métro à crémaillère, nous redescendrons à pied vers la Presqu’île, une démarche bien plus agréable sous le soleil de l’été !
Sur le plateau de la Croix-Rousse
Celle qui était jadis une commune indépendante lovée sur un plateau à l’extérieur des fortifications de la ville y a été rattachée en 1852 quand les pentes du site se parent d’un réseau dense de maisons hautes avec au moins 4 m de hauteur sous plafond le long de ruelles dénivelées afin de pouvoir abriter les nouveaux métiers Jacquart du nom du Lyonnais qui a révolutionné le travail des soyeux. La Croix Rousse devient le quartier des ouvriers en soierie, les fameux Canuts qui quittent le quartier de St-Georges.
Notre métro nous a déposés sur le plateau, sur la place de la Croix-Rousse dominée par la statue de Jacquard. Pour mesurer la distance par rapport au centre de la Lyon, il faut emprunter le boulevard de la Croix-Rousse construit sur les anciens remparts qui protégeaient la ville. On atteint ainsi une esplanade où est posée le Gros Caillou, une ancienne moraine glacière posée là après sa découverte lors du percement du tunnel du premier funiculaire. Pendant que certains s’essayent à escalader la roche, d’autres se perdent dans la contemplation du panorama sur la ville.
Une heureuse surprise, que l’on soit intéressé ou pas par le street-art, est la découverte du Mur des Canuts, cette imposante fresque qui couvre 1200 m2, de quoi en faire le plus grand mur peint d’Europe. Le trompe-l’œil est efficace, on croit pénétrer dans le quartier des anciens ouvriers immortalisés de surcroit par le visage de vrais habitants du quartier, ce qui explique aussi le lifting qui réactualise cette fresque gigantesque depuis sa création en 1987, le dernier lifting datant de 2013.
Pour aller au bout de la compréhension de la vie d’antan de ce quartier, il faut au moins visiter la Maison des Canuts, véritable musée de la soie où des artisans font fonctionner des métiers à tisser, rendant hommage à l’histoire ouvrière de la colline.
Sur les pentes de la Croix-Rousse
Depuis la place Colbert joliment ombragée et aux vues imprenables sur la ville, il faut commencer à « trabouler » en s’engouffrant dans la Cour des Voraces qui recèle un escalier monumental à volées droites et paliers qui relient plusieurs cours d’immeubles. De passages en escaliers on peut même descendre jusqu’à la place des Terreaux. On comprend ainsi que ces passages couverts permettaient de livrer à l’abri des intempéries les balles de soie aux marchands qui étaient installés dans la Presqu’île.
Nous quitterons les passages avant cela pour emprunter la Montée dite de la Grande Côte, le plus ancien passage des pentes. D’un palier à l’autre dont certains sont autant de petits jardins, on redescend vers la ville en longeant quelques belles maisons crépies de jaune, ocre ou rose qui abritent aujourd’hui des artistes, des boutiques, des cafés et de nombreux enfants qui y jouent durant l’été, loin de toute circulation automobile.
Nous choisissons de revenir vers la Saône là ou se dresse une autre fresque, celle des Lyonnais qui ont fait la réputation de la capitale des Gaules. 31 personnages y sont représentés aussi divers que l’abbé Pierre, Paul Bocuse, Saint-Exupéry, Bernard Pivot et Guignol !
Lire la première partie de notre reportage sur Lyon. La suite demain.
Pratique
Infos : ONLYLYON tel est le logo de l’office du tourisme cet été, installé sur la place Bellecour au cœur de la ville www.lyon-france.com
Se loger : La ville regorge de possibilités de logement à tous les prix et finalement peu importe le quartier choisi car ils sont tous très bien interconnectés. Nous avons testé et apprécié l’Hôtel Le Royal sur la place Bellecour, idéalement situé et dont la décoration intérieure permet de s’échapper dans une Maison Lyonnaise de caractère www.lyonhotel-leroyal.com
Faire son marché : Tout simplement sur le marché alimentaire St-Antoine Célestins sur les quais du même nom. Pour les gourmands, les Halles de Lyon rebaptisées du nom de Paul Bocuse dans le quartier de la Part-Dieu. On y trouve 56 commerces d’exception avec une belle convivialité autour des comptoirs www.halles-de-lyon-paulbocuse.com