Vue sur la rive gauche de la Saône avec la colline de Fourvière et sa basilique à l’arrière-plan.

Voilà plus de 2000 ans que les hommes se sont installés sur le site de Lyon. Ils ont bâti une ville dont toutes les étapes de développement sont encore visibles aujourd’hui : des vestiges romains de l’antique Lugdunum aux ruelles médiévales des pentes de la colline Fourvière, en passant par les habitations Renaissance du Vieux-Lyon, de la presqu’île embrassée par la Saône et le Rhône avec son architecture classique jusqu’aux pentes de la colline Croix-Rousse avec son habitat témoin d’une page de l’histoire ouvrière du 19ème siècle.

C’est ce témoignage exceptionnel de la continuité de l’installation urbaine sur plus de deux millénaires que l’Unesco a voulu saluer. L’histoire est encore en marche avec d’abord l’extension de la ville sur la rive gauche du Rhône et ensuite l’aménagement du tout nouveau écoquartier de la Confluence qui dessine la pointe de la Presqu’île, là où la Saône rejoint le Rhône. Je vous invite à la découverte de la ville à travers les strates de son histoire.

La colline de Fourvière

L’imposante basilique de Fourvière

C’est elle qui capte le premier regard avec sa basilique élevée tout au sommet de la colline au 19ème siècle. Elle surplombe la ville telle une forteresse blanche flanquée de quatre tours crénelées. C’est en remerciement à la Vierge dont la statue dorée veille sur la ville que chaque 8 décembre l’on monte en procession à Fourvière pour la célèbre Fête des Lumières. En effet le 8 décembre 1852, le mauvais temps a contrarié l’inauguration de la statue de la Vierge sur les hauteurs de la colline.

Quand le ciel s’est enfin dégagé, il était tard et les Lyonnais décidèrent de poser des bougies à leurs fenêtres illuminant ainsi toute la ville. Une tradition est née puisque chaque année, les Lyonnais parcourent les rues de la ville afin d’admirer des installations lumineuses exceptionnelles qui mettent en valeur des sites patrimoniaux et les paysages de fleuves et de collines. Depuis 1999, la Fête des Lumières se déroule début décembre sur une durée de quatre jours avec son point d’orgue le samedi.

L’amphithéâtre romain de Lugdunum est encore actif pour abriter chaque été les Nuits de Fourvière

Cependant la colline est d’abord le berceau de la colonie romaine de Lugdunum avant que celle-ci ne s’étende progressivement au pied de la colline et dans la presqu’île. Témoin de l’importance de la ville romaine, capitale des Trois Gaules, un ensemble unique de monuments de spectacles composé d’un théâtre et d’un odéon découverts en 1933.

Le Grand Théâtre, le plus ancien théâtre antique gallo-romain de France, édifié en 15 avant notre ère était adossé à la colline et composé de gradins en pierre où quelque 10000 spectateurs pouvaient prendre place. Aujourd’hui il accueille tous les étés les spectacles donnés lors des Nuits de Fourvière. Le Petit théâtre voisin érigé au 2ème siècle abritait des spectacles plus intimistes de musique ou de lectures publiques de poésie.

Au pied de la Montée du Gourguillon, dans le vieux quartier St-Georges.

Il faut y grimper quand le ciel est bleu car l’esplanade offre une vue imprenable sur Lyon. Il ne reste ensuite plus qu’à descendre par la côte raide et étroite du Gourguillon qui permet de rejoindre le quartier St-Georges où s’installèrent au 16ème siècle les premiers artisans tisseurs de soie qui marquent le début d’une entreprise florissante.

Le charme du Vieux-Lyon

Une façace typique du Vieux-Lyon avec son escalier à vis et ses coursives

St-Georges, St-Jean et St-Paul, les 3 paroisses du Vieux-Lyon, pris en étau entre la colline de Fourvière et la rive droite de la Saône, se développent en longueur et deviennent le centre de la ville au Moyen-Âge et à la Renaissance. Dès le 15ème siècle Lyon possédait quatre foires annuelles de quinze jours chacune qui attiraient des marchands de toute l’Europe et avec eux des banquiers pour la plupart italiens qui installèrent des succursales. Ce sont eux qui ont apporté leur sens du commerce mais aussi leur architecture. Ils ont édifié dans le quartier des centaines de demeures principalement concentrées entre les églises St-Georges et St-Paul.

Comme les venelles sont étroites, les édifices sont hauts et on crée des traboules, à savoir des passages privés permettant de passer d’une rue à l’autre en traversant de belles cours intérieures qui dévoilent un escalier à vis abrité dans une tour plus haute que les bâtiments eux-mêmes. C’est Malraux, alors ministre de la Culture, qui a voulu la réhabilitation du vieux centre de la ville en 1962, n’hésitant pas à coloriser les bâtiments en rose, rouge, orange et sable, couleurs plus proches de la palette italienne que de la réalité historique qui donnait des nuances de gris, de jaune pâle et de sable. Le résultat est plaisant et aujourd’hui bouchons, bars et boutiques prospèrent dans les venelles de St-Jean, attirant les visiteurs du monde entier comme en écho aux foires d’antan.

La cathédrale St-Jean, imposante au cœur du Vieux-Lyon

Incontournable, la place St-Jean où s’élève la cathédrale St-Jean dont pinacles et balustrades ajourées soulignent la façade qui offre une belle unité en art roman avec un élan gothique. Quand on lui tourne le dos, le regard est inévitablement attiré par la basilique de Fourvière qui surplombe la colline verdoyante. Une statuette de singe nargue les passants qui lèvent les yeux. Assis sur une toiture il semble s’être échappé des bois qui colonisent la butte. (à suivre)

Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Pratique

Y aller : Le plus simple depuis la Belgique est d’emprunter le TGV qui assure en 3h30 le trajet direct entre Bruxelles et les 2 gares de Lyon afin d’éviter la correspondance entre les gares de Paris Nord et Paris Lyon. Il suffit d’un retard pour perdre la correspondance.

Se nourrir à Lyon : Impossible de faire l’impasse sur un « bouchon » du Vieux-Lyon pour découvrir la formule de l’estaminet où on déguste la cuisine locale : quenelles de brochet, tablier de sapeur, tête de veau, cervelle de canut… On a testé et apprécié « Les Lyonnais » pour son rapport qualité-prix et pour son ambiance bon enfant www.restaurant-lyonnais.com.

Le Lyonnais, un petit bouchon bien typé

Se déplacer à Lyon : Il faut oublier la voiture quand on est à Lyon et il est aisé de se déplacer à pied. Rien de tel que la City Card qui outre un accès illimité à l’ensemble du réseau, tram, bus et funiculaire donne un accès libre à quelque 23 musées.

 

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