La semaine passée, le retrait de l’état hébreu de l’UNESCO a animé la presse israélienne. Les médias semblent privilégier la collaboration au départ. Une attitude dont Israël sortirait perdant. Le problème réside dans la relation qu’entretiennent les États-membres et non pas dans les fondamentaux de l’institution.

Les origines d’un problème

En claquant la porte de l’institution, les Etats-Unis ne s’empêchent pas uniquement le payement de 500 millions de dollars d’arriérés. C’est principalement la politisation de l’Unesco qui est pointée du doigt.

En juillet dernier, 12 pays membres de l’institution ont voté pour inscrire la vieille ville d’Hébron au patrimoine mondial en qualité de site palestinien. Un choix dénoncé comme politique et qui ne correspondrait pas à la réalité historique. Une attitude qui serait en partie partagée par le Conseil international des monuments et des sites : une organisation qui travaille pour l’Unesco.

Dôme du Rocher à Jérusalem ©Hervé Ducruet

Le problème se situerait dans la définition qui est faite du site. Désigné comme mamelouk, il exclurait de facto la présence juive et chrétienne. Le site d’Hebron a en effet été construit par Hérode et développé plus tard par les Fatimides, les Croisés, les Ayyoubides, les Mamelouks et les Ottomans. La spécification mamelouke est dès lors dénoncée telle un déni historique par les Américains et les Israéliens. 

Une politique constructive

A l’instar du Jérusalem Post (hebdomadaire de gauche), d’autres journaux estiment que « se retirer de l’organisation n’est pas la bonne façon de manifester son indignation ».

La présence d’Audrey Azoulay (nouvelle directrice générale, de nationalité française mais d’origine juive marocaine NDLR) serait également de nature à « restaurer la crédibilité de l’organisme ainsi que la confiance des Etats membres » nous fait savoir Carmel Shama Hacohen, Ambassadeur d’Israël à l’Unesco.

« En consacrant son temps et son énergie à critiquer l’Unesco en raison de sa politique vis-à-vis des Palestiniens, Israël a gâché des opportunités de promouvoir d’autres sites. Cette politique est révélatrice d’une vue à trop court terme. Les Palestiniens obtiendront de toute façon une majorité automatique pour les sites qu’ils voudront inscrire… » prétend enfin le Jerusalem Post, rejoignant dans cet avis l’opinion du journal Haaretz.

Pour de nombreux journalistes israéliens, leurs politiciens ont : « tout simplement joué de populisme dans leurs salves contre l’Unesco ».

Mur occidental à Jérusalem ©Hervé Ducruet

Comme chaque fois dans cette partie du monde, les décisions sont analysées sous des angles rationnels et irrationnels où les vérités des uns s’affronte à celles des autres. Israël gagnerait sans doute en maturité en acceptant qu’au sein d’une organisation telle que l’Unesco on a rarement raison tout seul.

Le départ unilatéral des Etats-Unis ne va certainement pas conforter son point de vue actuel au sein de l’association internationale. Un espace de confrontations où l’Egypte et le Qatar sont des intervenants écoutés. Le départ annoncé d’Israël est d’emblée compris comme un aveu de faiblesse. 

La reconnaissance de sites par l’Unesco a un impact réel sur la fréquentation touristique. Les lieux reconnus comme ayant une « valeur universelle exceptionnelle » rencontreraient une hausse de 40 % de leur nombre de visiteurs.

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