Reprise de Brussels Airlines

Ce gros titre de « 7sur7 » est suivi d’une phrase de Robert Wtterwulghe, économiste à l’UCL, disant : « La compagnie belge est perdante sur tous les plans ».

Tout à coup, la sensibilité « nationale » revient

Nous ne tenons pas à polémiquer avec un universitaire de renom et économiste de grande envergure, cependant on peut se poser la question : que connaît-il de l’aviation ?

De même, on ne peut pas nécessairement prendre pour parole d’évangile les déclarations de Carsten Spohr ni la trop courte interview de Bernard Gustin dans le journal d’RTL-TVi de jeudi soir. Mais on ne peut tout jeter non plus. Ce n’est pas parce que l’accord actuel dit préserver le nom Brussels Airlines durant 2 ans au moins que ce nom disparaîtra forcément dans deux ans.

Gustin a eut cette parole intelligente : ce ne sont pas les compagnies aériennes qui font le nom (et le renom), ce sont les clients. Il est très clair, depuis le début, que c’est surtout le réseau africain de SN-Brussels Airlines qui intéresse fortement LH. Pourquoi la compagnie allemande irait-elle mettre en péril sur ce marché tout l’acquis de plusieurs décennies ? Et Gustin a même ajouté : « Le nom ne sera changé que si l’on en trouve un meilleur ».

Est-ce bien là le problème ?

Mais tout cela n’est finalement qu’un frétillement de surface, ce qui compte vraiment n’est pas dans cette hyper-sensibilité « nationale ». L’important à l’heure actuelle pour toute compagnie aérienne est sa faculté à financer l’achat de nouveaux appareils, non seulement pour se développer, mais surtout pour se maintenir.

SN-BA possède une flotte qui vieillit : à quelques exceptions près, elle a été héritée de Sabena, et les gros-porteurs entre autres ont autour des 15 ou 20 ans d’âge. Il va falloir renouveler la flotte dans un délai assez court. Or comme chacun sait, si les États se portaient garant naguère pour leur compagnie « nationale », l’ UE interdit dorénavant ces pratiques.

Dites-nous comment ferait une petite compagnie comme SN-BA pour financer de nouveaux gros-porteurs ? L’appui sur l’une des plus puissantes compagnies au monde est non seulement une opportunité, c’est une obligation.

Brussels Airlines est novatrice

Enfin, comme le souligne notre grand spécialiste de l’aviation Patrick Anspach dans l’Echo, les Allemands ont bien compris le message portant le nom de « Brussels ». Pourquoi feraient-ils pour la compagnie belge autre chose que pour Austrian ou Swiss ?

Revenons encore sur les propos de B.Gustin : EuroWings n’est pas une compagnie low-cost, ni forcément SN-BA. Ce sont des compagnies qui ont des modèles économiques novateurs qui intéressent tout le groupe LH.

Pas d’autre choix, hélas

Maintenant, il est clair aussi que si le monde professionnel belge avait pu choisir dès le début, il n’aurait sans doute pas élu LH, quand on voit cette sorte de mépris dans le modèle et le coût de la distribution, par exemple.

L’agent de voyages belge ne sera sans doute pas heureux. Mais il ne l’est pas non plus avec Ryanair. Il faudra, comme toujours, qu’il s’adapte. Cela fait 40 ans qu’on lui demande de s’adapter, et il l’a toujours fait…

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