Québec: l’Office du Tourisme pour financer les vols ?

L’Office du tourisme de Québec (OTQ) entend augmenter de façon significative le nombre de touristes en visite dans la Vieille-Capitale d’ici les cinq prochaines années. Et il n’exclut pas l’idée de financer des liaisons aériennes pour attirer de nouveaux visiteurs. Une annonce qui a été faite à l’occasion de la présentation du plan stratégique de destination 2017-2021 de la région de Québec.

Attirer une autre clientèle

L’OTQ constate en effet que ce sont surtout les touristes canadiens et en provenance des États-Unis qui visitent les rues du Vieux-Québec. Dès lors, pour atteindre ses objectifs, l’OTQ veut attirer une clientèle plus internationale, qui se fait plus rare. L’Allemagne, la Chine et le Mexique sont particulièrement visés.

« On veut vendre l’hiver et on s’est rendu compte qu’on n’a peut-être pas visé la bonne clientèle par le passé. Vendre l’hiver aux Québécois, ça ne fonctionne pas », a expliqué André Roy, directeur de l’Office du tourisme de Québec. André Roy s’est notamment appuyé sur l’exemple de l’Islande, qui a investi dans une compagnie aérienne low cost et a permis de faire exploser le tourisme sur l’île.

Aéroport_Jean_Lesage2Subventionner le transport aérien ?

Une clientèle internationale implique nécessairement transport aérien. L’OTQ cherche donc à faire atterrir davantage de vols à Québec, et n’exclut pas l’idée de financer des liaisons aériennes pour attirer de nouveaux visiteurs.

L’idée est en tout cas de « faire pression » sur les compagnies aériennes pour augmenter les liaisons à l’aéroport international Jean-Lesage.

Le directeur des communications de l’aéroport de Québec, Mathieu Claise, a pour sa part qualifié l’intention manifestée par l’OTQ de « bonne nouvelle ». « C’est important dans le développement de nouvelles routes aériennes que la communauté d’affaires mais aussi touristique ainsi que l’aéroport s’unissent », a-t-il fait valoir.

En effet, les compagnies aériennes sont réticentes à prendre des risques financiers. Les gros avions vides ne sont – évidemment – pas rentables. M. Roy envisage donc des partenariats et un développement marketing, mais peut-être aussi le fait d’injecter de l’argent pour minimiser les risques pris par les compagnies aériennes et les inciter à développer leurs liaisons.

canadian-dollarCes investissements pourraient prendre la forme d’une campagne de mise en marché, ou plus concrètement dans les vols en tant que tels vers Québec, ce qui pourrait représenter « quelques centaines de milliers de dollars ».

Montréal le fait déjà !

Depuis quelques années, Tourisme Montréal et le gouvernement du Québec investissent pour attirer – et maintenir – des liaisons aériennes dans la métropole. C’est notamment le cas pour les vols directs vers Pékin, instaurés en septembre 2015 par Air China, et Shanghai, ajouté par Air Canada en février dernier.

Selon le porte-parole de Tourisme Montréal, les résultats ont été « très positifs » dans cet objectif d’améliorer l’accès à Montréal depuis la Chine, un marché en forte croissance. Ainsi, l’organisme calcule que le nombre de touristes chinois à Montréal devrait augmenter d’environ 30% cette année pour atteindre 110 000 visiteurs, mais impossible de savoir combien d’argent a été investi, et donc si le retour sur investissement porte ses fruits…

Des sources canadiennes évoquent le chiffre de 400.000$ rien que pour l’offensive marketing de l’ajout du vol direct Pékin-Montréal. Entre 2012 et 2016, c’est plus d’un million de dollars qui ont été versés aux compagnies aériennes pour attirer les compagnies aériennes.

800px-Un_mur_des_fortifications_de_Québec_et_la_porte_Saint-Jean_à_place_D'Youville,_QuébecPatrimoine de l’UNESCO

L’Office du tourisme compte aussi promouvoir le statut de patrimoine de l’UNESCO pour attirer les touristes étrangers, car ce label serait actuellement sous-utilisé.

Dans son nouveau plan stratégique, l’OTQ prévoit d’exploiter ce label pour vendre sa destination à l’étranger. Les Européens, en particulier, le considèrent comme un gage de qualité.

Le Vieux-Québec et les fortifications sont en effet souvent citées comme les attraits touristiques les plus populaires. Seule une autre ville canadienne bénéficie de ce classement patrimonial distinctif : Lunenberg (Nouvelle-Ecosse).

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