« Même les champions mondiaux de la mode à prix doux ne peuvent jamais s’endormir »: pourquoi Zara souffre

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Inditex, la maison-mère de Zara et de Massimo Dutti, souffre à cause de l’euro fort, mais aussi de la concurrence féroce d’Amazon et d’Alibaba. La firme espagnole se porte encore très bien, mais elle doit accélérer sa présence sur le web si elle ne veut pas que ses ventes s’essoufflent, comme nous le dit Amid Faljaoui, notre chroniqueur économique.

Je vous parlais hier encore du géant de l’e-commerce Amazon dont la valorisation boursière venait de dépasser 1.000 milliards de dollars pour la première fois de sa courte histoire.

Aujourd’hui, je vais vous parler d’Inditex : c’est la maison-mère de Zara mais aussi de Massimo Dutti. Et justement, la maison-mère de Zara vient d’annoncer qu’elle allait se lancer à plein régime dans le e-commerce. Zara vendra en ligne dans le monde entier à partir de 2020 y compris dans les pays où elle n’a pas de magasins. Si Zara renforce sa présence sur le web, c’est justement pour faire face à la concurrence d’Amazon ou du chinois Alibaba.

Cela ne veut pas dire que Zara n’est pas présent sur le web, que du contraire. Les ventes en ligne représentent même 10% de ses ventes totales, soit un peu moins que son concurrent H&M qui affiche un taux de 12%, mais c’est nettement moins que d’autres distributeurs qui eux affichent des ventes en ligne de 30 ou 40%.

Bien entendu, Zara ne compte pas abandonner son puissant réseau de magasins physiques. Aujourd’hui, la maison-mère de Zara dispose de 7.448 boutiques dans 96 pays. Au contraire, la direction voudrait utiliser cette force de frappe pour faire le lien entre les ventes en ligne et les commandes en ligne.

« Inditex, la maison-mère de Zara et de Massimo Dutti, souffre à cause de l’euro fort, mais aussi de la concurrence féroce d’Amazon et d’Alibaba »

Il faut dire que les magasins Zara ou Massimo Dutti sont situés dans des artères très commerçantes et servent de vitrine pour le groupe. Cela permet déjà aux clients d’acheter sur place ou de commander ensuite par Internet ou via une application mobile. Les achats en ligne peuvent d’ailleurs être retirés en magasin.

C’est donc tout ce processus, ce lien entre le web et les magasins physiques, qui va être amélioré et développé au cours des prochains mois.

Il faut dire que la direction de Zara a reçu un avertissement d’une grande banque américaine, Morgan Stanley, sous la forme d’un rapport. Et la publication de ce rapport a fait plonger le cours d’Inditex, la maison-mère de Zara.

Pourquoi ? Parce que la banque Morgan Stanley se pose des questions sur la capacité du groupe espagnol à s’adapter à la concurrence croissante d’Amazon et des autres joueurs sur le Net.

De plus, la banque Morgan Stanley estime que le groupe est trop sensible à l’effet devises car Zara et les autres marques du groupe réalisent environ 50% de leurs ventes dans des devises autres que l’euro.

Le problème, c’est que l’euro ne cesse de grimper face aux autres devises depuis plusieurs mois. C’est cette vigueur de l’euro qui a d’ailleurs fait plonger l’action Inditex. Comme quoi même les champions mondiaux de la mode à prix doux ne peuvent jamais s’endormir. Rien n’est donc jamais acquis dans le business: c’est la remise en cause permanente.

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