Istanbul: un tunnel pour relier l’Europe à l’Asie

Le Président turc Erdogan a inauguré mardi dernier le premier tunnel autoroutier qui relie désormais l’Europe à l’Asie Cette nouvelle voie de circulation à deux étages va grandement désengorger la ville.

Fin des embouteillages

Long de 5,4 kilomètres et creusé jusqu’à 110 mètres de profondeur (sur 3,4 kilomètres) sous le Bosphore, le tunnel va permettre de circuler en voiture d’une rive à l’autre en quinze minutes, alors qu’il fallait jusqu’à présent compter une heure et demie pour se rendre de Kaliçesme (côté européen) à Göztepe (côté asiatique).

On estime que cette nouvelle infrastructure verra passer 70 000 passagers par jour, tandis que le Ministre du Transport prévoit « de 120 000 à 130 000 véhicules par jour ». De quoi largement désengorger la circulation à Istanbul, mégalopole de 15 millions d’habitants congestionnée par les embouteillages. La vitesse sera limitée à 70km/h et la circulation sera ouverte de 7h du matin à 21h.

Le coût d’un partenariat public-privé

Le projet a bénéficié de la coopération de Yapi Merkezi, un groupe privé de construction turc, et de SK Group, des entreprises sud-coréennes. Le savoir-faire technologique de ce consortium permet au tunnel d’être opérationnel face à tous risques de tremblements de terre ou de tsunamis.

Mais ce nouvel avantage a un prix : 15 livres turques l’aller-simple, soit environ 4 euros au taux de change actuel, du moins jusqu’au nouvel an. Un coût qui risque de s’avérer élevé pour beaucoup de travailleurs stambouliotes. Mais il faut bien amortir le coût de ce projet, de 800 millions d’euros.

Pour atténuer les réticences, le président Erdogan a précisé que chaque paiement sera reversé aux proches des victimes du coup d’Etat et à ceux qui ont permis de le faire échouer. Au total, il devrait procurer un revenu de 180 millions de livres turques au Trésor.

Grandeurs architecturales

Ce nouveau tunnel baptisé Eurasia s’inscrit dans la lignée de ce qu’on appelle les « projets fous » des islamo-conservateurs au pouvoir, qui mènent de grands projets d’infrastructures, en particulier à Istanbul. Il vient s’ajouter au tunnel ferroviaire Marmaray inauguré en 2013 et au troisième pont du Bosphore inauguré en août dernier (lire : http://pagtour.info/archives/5138).

En parlant de ses partenaires occidentaux, Erdogan a déclaré : « Pourquoi ne nous supportent-ils pas ? Pourquoi sont-ils jaloux de nous ? Justement à cause de tout cela ». La publicité de ce pont, qui tourne en boucle sur les chaînes de télévision, enchaînait avec le slogan « Turquie, sois fière de ta puissance ».

« Nous n’allons pas nous contenter de ces projets », avait déclaré la semaine passée le ministre des Transports à l’AFP, révélant un projet de « tunnel à trois étages où il y aura un système de rail, comme le Marmaray, et un système routier comme l’Eurasia ». On attend désormais l’ouverture d’un troisième aéroport à Istanbul le 26 février 2018.

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