Bruxelles, si loin de l’équerre et du compas

Voici une première Tribune Libre dans Pagtour, espérons que ce ne soit pas la dernière ! Et même si elle émane visiblement d’un franc-maçon, rappelons que Pagtour n’est lié à aucune ligne philosophique, religieuse ou politique : notre credo, c’est le voyage et le tourisme. Et précisons aussi que depuis le constat ci-dessous s’est ouvert le Marché de Noël « Plaisirs d’hiver », ce qui doit forcément améliorer l’ambiance…

L’occasion fait le larron

Ce mardi soir, j’étais invité à la projection privée du film « Terra Masonica, le tour du monde en 80 loges ». Un magnifique film-documentaire consacré à la vie de loges maçonniques à travers le monde, d’est en ouest et du nord au sud. Dans une ville dont on dit que nombre de ses monuments, boulevards et œuvres architecturales ont été façonnés par des francs-maçons, je ne pouvais décliner l’invitation.

La légère crainte du « provincial »

media_xll_5225253Le matin même, sur une radio généraliste et à une heure de grande audience, je venais d’entendre que le week-end dernier, les clients du parking de la Toison d’or (en plein centre de Bruxelles donc) étaient restés bloqués trois heures sous terre sans pouvoir sortir du parking, la faute à la suppression de deux bandes de circulation sur trois en surface. Bigre.

La soirée à Bruxelles prenait donc des allures d’expédition. Je ne fus point déçu.

Si le GPS me mena relativement facilement au Boulevard Anspach, la suite se révéla bien plus compliquée. 40 minutes pour parvenir au Parking Grand Place et un bon quart d’heure de marche vers la Place de Brouckère entre vendeurs du temple, blocs de béton, palissades de chantier et éclairages de Noël, pour le moins éclectiques et bien peu harmonieux. Comme si on avait nommé plusieurs sociétés de décoration sans se soucier de la cohérence finale.

On m’avait prévenu :

le nouveau Bruxelles, il vaut mieux s’y préparer psychologiquement. Fort heureusement, je fus rasséréné de voir des véhicules militaires à proximité du cinéma. Vision rassurante et hélas banalisée depuis des mois. Terminée la projection, la suite de la soirée était donnée dans cette institution bruxelloise sise juste en face et où je n’ai jamais séjourné, le Métropole. Las, là aussi, la déception fût totale. Un buffet sans âme, médiocrement présenté et très mal dimensionné pour 200 convives affamés arrivés à 22h30 et dont les premiers eurent accès à 23h00.

855490195Pas mieux dans l’Îlot Sacré

Le retour au parking fût quant à lui à l’image du reste. Rues sombres, jonchées de déchets, Îlot sacré désert, glauque, lugubre…. Et pas la moindre présence policière visible.

Ce matin, je lisais dans La Libre, une interview de Rudy Vanlancker le patron de « Chez Léon » l’autre institution du coin, qualifiant son quartier de zone de non-droit, et dénonçant entre autres fraude fiscale, approximations sanitaires et autres joyeusetés de pseudo-restaurateurs racoleurs peu scrupuleux. Qui va oser démentir cet énième commerçant désabusé ?

Pas de stratégie

Bruxelles apparaît aujourd’hui comme une ville en perdition, sans gestion, sans direction où les bricolages les plus divers et les plus improvisés ont pris le pas sur l’organisation et la cohérence. Sur le pas de leur porte, bistrotiers et restaurateurs expriment toute la détresse du monde. Le fond a-t-il été atteint ? J’en doute. J’en doute tant les décideurs, soucieux de préserver leur petit pré carré de pouvoir semblent camper sur des positions aussi aveugles que bornées.

Bruxelles a besoin d’un plan, d’une stratégie, d’une vision, d’ordre et de discipline. Si discutable fût-il, Rudolph Giuliani, l’ex Maire de New-York a hérité d’une ville où la violence était banalisée ; il en a fait une des villes les plus sûres du monde et a ramené les touristes par millions, malgré les épreuves et les attentats. Bruxelles est aujourd’hui si loin du compte, si désespérée, si triste… Avec Giuliani, pas une seule rame de métro taguée ne ressortait du dépôt. Les vandales, il les a eus à l’usure.

624_341_d54d0c7adb7e374c72a5401d64cdc4d2-1354175668Touristes, vous qui avez le choix, fuyez donc cette destination !

Peut être faudra-t-il que vous ayez disparu pour que les choses changent. Une chose est sûre, la situation n’est pas suffisamment grave que pour mobiliser les moyens et fédérer les idées.

Pour quelques dizaines d’euros, Londres, Rome, Barcelone, Lisbonne, Berlin… et tant d’autres vous tendent les bras, sans blocs de béton, sans mornes palissades de chantier et sans militaires en armes.

Bruxelles a été construite sur la Belgique d’hier, celle de grands hommes, visionnaires, entrepreneurs, ambitieux, altruistes et sans doute désintéressés. Elle est aujourd’hui loin des valeurs universelles qui ont fait son rayonnement et sa force. Entre des mains politiciennes et intéressées, elle ne peut plus guère tendre à l’universalité.

Frère Jacques

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